Polémique sur les "arbres morts" : le sapin de Noël, plus écolo qu'on ne le croit

par Hamza HIZZIR
Publié le 12 septembre 2020 à 23h29, mis à jour le 13 septembre 2020 à 12h04

Source : TF1 Info

DEBAT - Le maire écologiste de Bordeaux a affirmé qu'il ne décorerait pas sa ville "d'arbres morts de Noël"... Au-delà des accusations de rabat-joie exprimées par ses opposants, les professionnels du secteur regrettent un mauvais procès.

Sa déclaration a déclenché un tollé, et c'était peut-être bien le but recherché. Il n'empêche : lors de sa rentrée politique, jeudi 10 septembre, Pierre Hurmic, nouveau maire écologiste de Bordeaux, a manifesté sa volonté d'en finir avec ce qu'il nomme "l'arbre mort de Noël", à savoir le grand sapin illuminé, d'environ 15 à 20 mètres de haut qui, chaque mois de décembre, éclaire la place Pey-Berland, sur le flanc de la cathédrale, face à la mairie. "Vous gardez le souvenir de cet arbre mort que l'on faisait venir tous les ans. C'est pas du tout notre conception de la végétalisation", a-t-il ensuite argué.

De quoi faire tiquer les professionnels du secteur, comme ceux que TF1 a rencontré à l'autre bout de la France, à Saint-Dié, dans les Vosges, où l'on qualifie les propos de l'édile de "mauvais procès", se trompant de cible... Les planteurs de sapins considèrent en effet que leur activité n'a pas de lien avec la déforestation, puisque les sapins de Noël sont plantés sur des parcelles qui leur sont réservées, sans qu'il y ait de prélèvements en forêt, ou seulement à la marge.

Les sapins régénérateurs d'oxygène ?

"On plante environ 90.000 arbres par an, imaginez ce que ça représente, par rapport au CO2, ce que ça peut régénérer comme oxygène, c'est quand même assez intéressant", met même en avant Fabien Mathiot, producteur de sapins de profession, qui indique, en outre, qu'il élève ses sapins sans le moindre engrais, dans le strict respect de la nature. Il faut ainsi savoir que l'immense majorité des 5,5 millions de sapins coupés chaque année en France provient de sapinières de ce type. 

Précisons cependant que les arbres qui illuminent les places de nos grandes villes n'en font pas partie. Ces arbres-là, qu'on surnomme les "vénérables", souvent âgés de près d'un siècle et mesurant une trentaine de mètres, doivent, eux, être découpés, après avoir été sélectionnés par des experts de l'ONF (Office national des forêts). "On commence ce travail vers avril, avant l'arrivée des feuilles, et ça représente une dizaine de jours de recherches", indique Henri-Pierre Gangloff, responsable unité production Arbre conseil et travaux publics à l'ONF. Notons enfin qu'après les fêtes de fin d'année, la plupart des sapins, voire tous, qu'ils soient vénérables ou non, sont broyés pour être transformés en compost.


Hamza HIZZIR

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