Pollution : alerte à l'ozone dans plusieurs régions françaises

Publié le 15 juin 2023 à 20h05

Source : Sujet TF1 Info

En raison des fortes chaleurs, plusieurs régions françaises font face à un pic de pollution à l'ozone.
Après une journée difficile, la vigilance reste en vigueur en Île-de-France et dans le nord de l'Hexagone.

Depuis plusieurs jours, certaines régions françaises sont confrontées à un fort épisode de pollution à l'ozone. Des alertes sont en cours sur certains territoires. Elles pourraient durer, ponctuellement, jusqu'à la fin de la semaine, voire au-delà. 

Quelles zones sont concernées ?

Une grande moitié nord de l'Hexagone est concernée par ces problèmes de pollution, de la vallée du Rhône à la frontière belge. Les concentrations d'ozone sont d'autant plus importantes dans les grandes agglomérations de cette zone. Ainsi, Paris et sa banlieue - l'Île-de-France de manière plus large -, la région lyonnaise, le Nord - et plus particulièrement le grand Lille -, la Normandie - autour du Havre et de Rouen surtout -, l'Hérault ou encore le Poitevin sont particulièrement touchées. 

Dans toutes ces zones, des dispositifs d'alerte, liés au franchissement des seuils normaux, ont été déclenchés. Ils sont, dans de nombreux cas, maintenus ce vendredi. "Les conditions météos restent favorables à la formation d'ozone à partir des polluants émis localement", écrit par exemple Airparif, qui a placé une très grande partie du territoire francilien en rouge, soit des zones dans lesquelles la qualité de l'air est mauvaise. De son côté, la préfecture de Seine-Maritime a déclenché un niveau "d'alerte sur persistance" pour la journée de vendredi. C'est un cran au-dessus de la procédure dite d'information-recommandation à l'œuvre ce jeudi.

Des améliorations sont tout de même à prévoir dans la région toulousaine et les Pays-de-la-Loire. Paradoxalement, les territoires autour de Marseille - deuxième ville de France - sont, eux, plutôt épargnés.

L'ozone, c'est quoi ?

À très haute altitude, l'ozone protège les organismes vivants en absorbant une partie des rayons UV. C'est la fameuse couche d'ozone. Mais à basse altitude, il devient nocif pour l'homme, avec aussi des effets potentiellement dévastateurs sur la faune et la flore. Mais, particularité, l'ozone fait partie de la catégorie des polluants atmosphériques dits "secondaires". Cela signifie que cette substance n'est pas directement rejetée dans l'atmosphère par une activité humaine. Au contraire, elle se forme, au bout d'un certain temps, par le biais d'une réaction chimique entre plusieurs polluants. 

Concrètement, les températures élevées, et la forte concentration de rayons ultra-violets, vont favoriser les interactions entre les oxydes d’azote (NOx) - liés notamment au trafic routier - et les composés organiques volatils (COV) - qui proviennent de produits industriels, des émissions de certains véhicules (à commencer par les deux roues), de végétaux ou encore de solvants. Autrement dit, ce sont tout à la fois les pics d'activité humaine et les températures élevées qui dynamisent la concentration d'ozone. 

Pour ne rien arranger, ce polluant peut s'étendre en dehors des zones d’émission, au gré du vent, puisqu'il est trop volatil. Il n'est ainsi pas rare que des zones rurales soient touchées. 

Quels désagréments cela provoque-t-il ?

Une surexposition à l'ozone peut provoquer divers symptômes, des démangeaisons aux difficultés à respirer en passant par de la toux ou des maux de tête. Elle peut aussi déclencher des maladies respiratoires ou favoriser l'apparition de crises d'asthme. "À long terme, des liens sont observés avec la mortalité respiratoire et cardio-respiratoire, notamment pour des sujets prédisposés par des maladies chroniques (pulmonaires, cardiaques, diabète), avec l’asthme (incidence ou sévérité) et la croissance de la fonction pulmonaire chez les jeunes", détaille Airparif, l’association de surveillance de la qualité de l'air en Île-de-France. 

Le système respiratoire des animaux peut aussi être affecté. Par ailleurs, l'ozone exerce un effet néfaste sur la végétation, et plus particulièrement sur la photosynthèse. 

Enfin, et ce n'est pas négligeable, ce gaz à effet de serre contribue au changement climatique.

Quelles précautions prendre ?

Pour faire face à ce pic de pollution, plusieurs villes ont d'ores et déjà pris des mesures pour tenter de limiter l'émission de particules nocives. La ville de Paris a ainsi annoncé gratuité du stationnement résidentiel ce vendredi. Pour la même journée, des métropoles comme Rouen ou Le Havre misent, elles, sur des transports publics gratuits. 

Toutefois, ce sont surtout des initiatives individuelles qui sont encouragées. Il est par exemple recommandé de limiter ses sorties en extérieur - et ses déplacements de manière générale -, de privilégier le recours au télétravail ou encore de reporter ses activités physiques. Le recours rapide à un médecin en cas de gêne respiratoire ou cardiaque est, par ailleurs, fortement préconisé. 


Maxence GEVIN

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