SOLUTIONS - Chaque seconde, 253 kilos de plastique sont déversés dans les océans. Pour tenter de réduire cette pollution, plusieurs projets d'envergure sont en cours d'élaboration. LCI vous présente trois des plus ambitieux.
Les images ont fait le tour du monde. Celles de milliers de tonnes de déchets en plastique s'échouant sur une plage d'Afrique du Sud, poussées par les vagues. La scène, filmée par un collectif de défense de l’environnement, The Litterboom project, est néanmoins d'une banalité glaçante. Chaque année, 8 millions de tonnes de plastiques en tous genres finissent dans les océans, si bien qu'à l'heure actuelle, environ 110 millions de tonnes de cette matière sont présentes dans les eaux de la planète bleue.
Polluant non seulement les océans et la chaîne alimentaire en se dégradant à une vitesse variant entre 100 et 1000 ans environ, ces plastiques mettent aussi en danger la faune et la flore marine. Selon la fondation Surfrider qui se bat pour la protection des océans, un million d'oiseaux et 100.000 mammifères meurent chaque année après avoir ingurgité des matières plastiques ou s'être retrouvé piégé dans un filet, un arceau ou encore un goulot. Si de plus en plus de pays mettent désormais en place des politiques visant à limiter la production de plastique, la pollution liée à cette matière devrait malgré tout doubler dans les océans d’ici 2030, atteignant 300 millions de tonnes, estime WWF. Pour tenter de nettoyer au mieux nos océans, plusieurs solutions se dessinent malgré tout. LCI vous présente trois des plus prometteuses.
Large amounts of plastic waste appeared in waves along the Durban coastline in South Africa as plastic bottles and other litter was seen being churned out onto a beach. https://t.co/uU7308RHGR pic.twitter.com/t9NqLPXBYQ — ABC News (@ABC) December 13, 2019
The Ocean Cleanup, une barrière de flotteurs pour vider 50% du continent de plastique dans le Pacifique
Imaginé il y a plus de sept ans par un jeune entrepreneur néerlandais, le projet est ambitieux. Grâce à une barrière de flotteurs de 600 mètres de long et à une jupe sous-marine de trois mètres tirés par un navire, The Ocean Cleanup promet de parvenir à vider la moitié de la "grande zone d'ordures du Pacifique", une poubelle flottante trois fois grande comme la France, d'ici cinq ans. Cela représenterait plus de 15.000 tonnes de plastique par an, qui, une fois piégés dans l'arc formé par les flotteurs et le filet sous-marin, seraient récoltés et ramenés à terre par des bateaux-poubelles.
En phase de test depuis un an, le projet a néanmoins rencontré nombre d'échecs, en raison notamment de la fragilité initiale des flotteurs, mais aussi de son manque d'efficacité. Les déchets récoltés réussissaient en effet à s'échapper du dispositif, qui laissait par ailleurs filtrer les micro-plastiques, principaux composants de la pollution dans les océans. Début octobre, les équipes de The Ocean Cleanup ont malgré tout crié victoire : le dispositif a réussi à récolter des déchets plastiques présents dans l'océan Pacifique. "C'est la première fois que quelqu'un réussi à récolter le plastique de cette zone de l'océan. Nous pensons donc que nous pouvons réellement nettoyer les océans", s'est réjoui Boyan Slat, PDG et fondateur de The Ocean Cleanup, lors d'une conférence de presse.
Le Manta, un voilier doté d'une unité de tri
Pour lutter contre la pollution plastique des océans, un autre mastodonte marin suscite lui aussi l'espoir. Porté par le navigateur Yvan Bourgnon, Le Manta, un voilier de 70 mètres de long, doit permettre de collecter, trier et compacter en mer une grande quantité de macro-déchets plastiques flottant à la surface des océans. Doté de tapis roulants capables de remonter les plastiques à bord et d’une unité de tri, il doit compacter les objets à base de plastique recyclable afin qu'ils puissent être retraités à terre. Les autres déchets seront convertis, grâce à un incinérateur, en carburant pour le bateau, qui tirera également son énergie de panneaux solaires, d'éoliennes et d'hydro-générateurs. En tout, le Manta doit pouvoir accueillir à son bord l’équivalent de 150 tonnes de déchets, soit l'équivalent de huit camions. Encore en cours de développement, Le Manta doit voir le jour en 2023.
The Interceptor, une péniche chargée d'intercepter les déchets dans les rivières
Réduire la pollution plastique dans les océans en prenant le problème plus en amont, voilà une autre idée portée par The Ocean Cleanup. Alors que quelque 1.000 rivières et fleuves de la planète contribuent à eux seuls à 80% de la pollution plastique mondiale, l'association a présenté fin octobre à la presse une péniche flottante capable de ramasser jusqu'à 50 tonnes de déchets par jour. "Dans de bonnes conditions, nous pensons [que le bateau] pourrait même doubler ce chiffre", a estimé Boyan Slat, le PDG de The Ocean Cleanup. Baptisée The Interceptor, la barge est chargée de "fermer le robinet" de la plus grande source de déchets se déversant dans les océans grâce à une barrière courbée coupant la route de ces derniers. Sa courbure doit ensuite diriger le plastique vers la "gueule" de la barge, où six bennes à ordure le réceptionnent.
Deux de ces bateaux sont déjà en service en Indonésie, et en Malaisie. Une troisième est en préparation pour un déploiement au Vietnam, tandis que le modèle exposé à la presse dans le port de Rotterdam doit prochainement rejoindre la République Dominicaine. D'ici cinq ans, The Ocean Cleanup prévoit de s'attaquer aux 1.000 rivières les plus polluées au monde.
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