Béluga égaré dans la Seine : très amaigri, le cétacé refuse toujours de s'alimenter

Aurélie Loek avec AFP
Publié le 5 août 2022 à 23h38, mis à jour le 10 août 2022 à 11h01

Source : JT 20h Semaine

Fortement amaigri, le béluga repéré dans la Seine depuis mardi refuse toujours de s'alimenter, malgré des opérations pour l'aider.
Il est entré dans une écluse ce vendredi 5 août dans la soirée.
Les experts s'inquiètent du "risque de stress supplémentaire" que cela pourrait entraîner pour le cétacé.

Le béluga poursuit sa route, inexorablement, s'éloignant de plus en plus de son milieu naturel. Entré dans l'écluse de Notre-Dame de la Garenne près de Vernon ce vendredi soir, l'animal, qui vit habituellement dans les eaux froides, se trouve désormais à 70 kilomètres de Paris, dans un état de santé qui continue d'inquiéter les experts mobilisés pour l'aider.

Des opérations de nourrissage peut-être plus fructueuses dans l'écluse

Suite à l'entrée du béluga dans l'écluse, la préfecture de l'Eure a ordonné sa fermeture et y a interdit la navigation jusqu'à nouvel ordre. Pour autant, Lamya Essemlali, présidente de l'ONG Sea Sheperd, craint que cette situation représente "un risque de stress supplémentaire" pour le cétacé. Elle espère néanmoins que cette nouvelle localisation facilite le nourrissage du mammifère marin. Plusieurs opérations ont été menées jusque-là, sans qu'elles rencontrent de succès

"On aimerait bien qu'il mange, mais s'il ne réagit pas positivement, ça va devenir compliqué", a expliqué Lamya Essemlali au sujet de l'animal, suivi via des drones et qui apparaît très amaigri sur différentes photos diffusées par l'ONG. La présidente de l'organisation s'est d'ailleurs montrée pessimiste sur les suites possibles si le cétacé refuse toujours de se nourrir. "Les vétérinaires spécialisés dans les bélugas nous disent qu'il faut agir vite, son état de maigreur étant très avancé, et le sortir de l'eau pour lui prodiguer des soins s'annonce très difficile", a-t-elle partagé.

Selon Gérard Mauger, vice-président du Groupe d’Étude des Cétacés du Cotentin, qui suit également l'animal, le béluga "a le même comportement qu'hier, très fuyant. Il fait de très courtes apparitions en surface, suivies de longues apnées." Quatre embarcations étaient ce vendredi sur zone, selon Gérard Mauger, celle du Service Départemental d'Incendie et de Secours, de l'Office français de la biodiversité, de Sea Shepherd et de la Société nationale de sauvetage en mer. 

La plupart des organisations mobilisées ont en tête la mort d'une orque en mai, qui s'était pareillement perdue dans la Seine et qui était finalement morte de faim. "C’est ce que l’on souhaite éviter avec le béluga. Pour nous, il faut faire un test ADN rapidement pour connaître son origine et effectuer un rapatriement", a souligné Lamya Essemlali.

Selon l'observatoire Pelagis, spécialiste des mammifères marins, il s’agit du second béluga connu en France après qu'un pêcheur de l'estuaire de la Loire en avait remonté un dans ses filets en 1948. "Ces cas d’errance restent inhabituels et inexpliqués, avec probablement des raisons multiples comme l’état de santé, l’âge (les subadultes se dispersant plus facilement), l’isolement social, les conditions environnementales, etc", tente d'expliquer l'observatoire.


Aurélie Loek avec AFP

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