Pour Jean-Marc Jancovici, il faudrait au maximum effectuer quatre trajets en avion dans une vie pour lutter contre le réchauffement climatique.L'ingénieur appelle à "organiser maintenant notre avenir économique en fonction de cela".Il appelle en outre les jeunes générations à "faire des compromis".
Une mesure drastique, mais nécessaire pour enfin parvenir à abaisser nos émissions de gaz à effet de serre ? Près d'une semaine après la suppression des vols courts en France, mesure jugée insuffisante par les écologistes, le sujet du bilan carbone lié à l'aviation est brûlant. Pour Jean-Marc Jancovici, il faudrait même abaisser radicalement le quota de trajets en avion au cours d'une vie pour lutter efficacement contre le réchauffement climatique.
Interrogé ce mardi 30 mai sur France Inter, l'ingénieur et président du ShiftProject, a répété l'une de ses propositions de l'an dernier, qui vise à réduire le nombre de vols à 3 ou 4 au cours d'une vie. "Depuis, j’ai fait les calculs, c’est à peu près le bon ordre de grandeur", a affirmé l'enseignant de Mines ParisTech. "L'idée même qu'on puisse prendre quatre vols en une vie n'existait pas, il y a un gros demi-siècle", a-t-il rappelé. "Pour ceux pour qui cela paraît inconcevable et restrictif, il faut bien qu'ils se rendent compte que c'est quelque chose d'extrêmement récent et que ça partira avec le pétrole", a-t-il poursuivi.
"De toute façon, une fois qu'il n'y aura plus de pétrole, il n'y aura pas de quoi assurer quatre vols dans une vie" Jean-Marc Jancovici confirme sa proposition de quota de quatre vols en avion dans une vie pour lutter contre le réchauffement climatique #le7930Inter pic.twitter.com/LTPsNXRcUz — France Inter (@franceinter) May 30, 2023
"Il faut faire des compromis"
"Il est urgent d'organiser maintenant notre avenir économique en fonction de cela", a martelé Jean-Marc Jancovivi, pointant l'empreinte carbone de Paris, d'où décollent un tiers des vols en France. Quant aux usagers de l'avion, dont la majorité sont issus des jeunes générations, ils vont devoir "faire des compromis" dans le cadre de la vie en collectivité, a suggéré le chercheur.
"Les deux premiers consommateurs d’avion pour 100.000 personnes sont d’abord les 25-34 ans et ensuite les 15-24 ans", a-t-il estimé. Pour ceux qui voudront continuer à voyager en avion, "nous pourrions envisager que sur les quatre vols, deux soient effectués lors des études, pour découvrir le monde", a-t-il proposé. Pour les voyages en France ou à l'étranger, sur le continent européen, le train ou le bateau apparaissent comme des solutions viables. "Il m’est arrivé d’aller en train et en bateau au Maroc, en traversant Gibraltar. (…) Il faut retrouver le temps du voyage qui est long. Et alors le voyage lui-même devient une découverte", a estimé Jean-Marc Jancovici.
En France, la principale source d'émission de carbone est liée aux transports (30%), suivie par l'industrie et l'agriculture (19% chacune), le bâtiment (18%) et l'énergie (10%). Le pays s'est fixé, dès 2017, avec l'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron, l'objectif de neutralité carbone d'ici à 2050. Alors que le gouvernement assure prendre des mesures fortes pour parvenir à cet objectif, de nombreuses associations, comme Greenpeace, l'accusent au contraire d'un recul en arrière et de ne pas respecter notamment pas les objectifs de l'Accord de Paris.
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