Le militant écologiste Thomas Brail est en grève de la faim depuis plus de 20 jours contre le projet d’autoroute reliant Toulouse à Castres.Depuis l’arbre où il s’est installé à Paris, il interpelle le gouvernement et a pu s’entretenir avec le ministre des Transports.
Thomas Brail entamera vendredi son 22ᵉ jour de grève de la faim, commencée le 1ᵉʳ du mois. La date n’était pas un hasard du calendrier. Ce jour-là, les premiers arbres du vaste chantier de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres ont commencé à être déracinés. Depuis, le militant écologiste originaire du Tarn a choisi de marquer son combat en se privant de nourriture, mais aussi en s'établissant au sommet d'un arbre.
Et de ne plus en redescendre jusqu’à ce que le projet soit abandonné. C’est d’abord sur un platane devant le Conseil régional d'Occitanie, à Toulouse, qu'il a élu domicile avant de rejoindre Paris et de s’installer dans un arbre face au ministère de la Transition écologique.
De Cédric Villani à Marine Tondelier
Le fait est que le projet de l’A69 est contesté par les associations environnementales, qui prônent la préservation de la biodiversité. Le 22 avril dernier, des milliers d'opposants s’étaient réunis dans le calme pour manifester contre la future autoroute. Aujourd'hui, ils sont huit militants à avoir entamé une grève de la faim pour demander l'abandon du chantier. Thomas Brail, 48 ans, est de loin le plus médiatisé.
Cela lui vaut d’ailleurs de nombreux soutiens d’associations environnementales et de personnalités, comme la militante Camille Etienne ou l’ancien député Cédric Villani. Mais aussi d’élus, tels que la secrétaire nationale d’EELV, Marine Tondelier. Pour échanger avec Thomas Brail, rien de plus simple : il suffit de se doter d’un harnais et de grimper aux branches.
Le militant écologiste, qui affiche jusque-là une détermination sans faille, est descendu seulement deux fois sur la terre ferme. La première le 12 septembre pour se rendre à l’hôpital à cause d’une douleur thoracique aigüe, la seconde le 19 septembre pour être reçu au ministère des Transports, par Clément Beaune. "Nous réclamons la suspension des travaux tant que les recours sur le fond ne sont pas jugés. Le ministre reste campé sur ses positions. Rien ne bouge, mais on garde espoir", a pu déclarer Thomas Brail à nos confrères de l’AFP, à l’issue de cette rencontre.
Si la réunion n’a donc pas été concluante, le ministre des Transports a confié au journaliste Hugo Clément que le militant avait "éveillé des consciences, dont la (sienne) en tant que citoyen". Le projet de l’A69 ira bien à son terme, selon Clément Beaune, mais "d’autres projets autoroutiers, y compris certains qui ont été lancés de longue date" seront arrêtés. Le ministre a ajouté donner plus de détails "dans quelques semaines".