CLIMAT - Selon l'ONU, 2019 restera comme l'une des trois années les plus chaudes enregistrées depuis 1850 et vient conclure une décennie "de chaleur exceptionnelle".
Presque chaque année, les records sont battus. "L'année 2019 marque la fin d'une décennie de chaleur exceptionnelle, de recul des glaces et d'élévation du niveau de la mer à l'échelle du globe, en raison des gaz à effet de serre produits par les activités humaines" a fait savoir l'Organisation météorologique mondiale (OMM) ce mardi, à l'occasion de la COP25. "Depuis les années 1980, chaque décennie successive a été plus chaude que la précédente", a précisé l'OMM.
"2019 devrait se placer au deuxième ou troisième rang des années les plus chaudes jamais enregistrées" depuis 1850, date à laquelle ont débuté les relevés systématiques de températures. 2016 reste l'année la plus chaude, notamment à cause d'un épisode El Niño de forte intensité.
Ce rapport indique que l'élévation du niveau moyen de la mer s'accélère, l'océan devient plus acide, la banquise arctique recule, la calotte glaciaire du Groenland fond. Ce réchauffement s'est accompagné de phénomènes climatiques extrêmes : inondations en Iran, sécheresses en Australie et en Amérique centrale, feux de forêts en Sibérie, Indonésie et Amérique du Sud.
"Les vagues de chaleur et les inondations, qui frappaient jadis 'une fois par siècle', se produisent de plus en plus régulièrement. Des Bahamas au Japon, en passant par le Mozambique, des pays ont subi les effets dévastateurs des cyclones tropicaux. Les feux de forêt ont balayé l'Arctique et l'Australie", a rappelé le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas. Il insiste aussi sur la "pluviométrie plus irrégulière" qui, combinée à la croissance démographique, "posera des défis considérables en matière de sécurité alimentaire pour les pays vulnérables".
10 millions de personnes déplacées à cause de phénomènes climatiques
Selon l'Observatoire des situations de déplacement interne (IDMC), plus de 10 millions de personnes ont été déplacées dans leur propre pays au premier semestre, dont sept à cause de catastrophes climatiques, inondations en tête devant tempêtes et sécheresses. Les régions les plus touchées sont l'Asie et le Pacifique.
L'agence onusienne se base sur les températures relevées entre janvier et octobre pour son bilan provisoire pour 2019, qui sera précisé en mars 2020. Sur dix mois, la température moyenne mondiale a été plus élevée d'environ 1,1°C comparé à la période pré-industrielle. Ce réchauffement est à lier à des "niveaux de CO2 (qui) ont continué d'augmenter en 2019", selon des données en temps réel sur un certain nombre de sites.
Au rythme actuel, la température pourrait grimper jusqu'à 4 ou 5°C d'ici à la fin du siècle. Et même si les Etats respectent leurs engagements actuels, la hausse du mercure pourrait dépasser 3°C, quand l'Accord de Paris de 2015 prévoit de limiter le réchauffement climatique mondial bien en-dessous de 2°C, voire à 1,5°C.
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