Les massifs des Pyrénées et des Alpes, déjà touchés par un faible enneigement, sont victimes d’une fonte très précoce cette année.Les glaciers y fondent à vue d'œil, selon les images prises par les satellites.
Les sommets enneigés apparaissent sur toutes les cartes postales de l'Hexagone. Mais, en raison du changement climatique, les chaînes de montagnes, des Alpes aux Pyrénées, verdissent à vue d'œil - ou plutôt à vue de satellites. Les météorologistes s'accordent d'ailleurs à dire que la situation n'a jamais été aussi préoccupante, alors que viennent de se succéder deux vagues de chaleur en France.
Plus que 25 glaciers dans les Pyrénées
La preuve en image dans les Pyrénées. En bas et au-dessus de la brèche de Roland, à la frontière franco-espagnole, les glaciers ont quasi disparu en moins de trois ans, entre juillet 2018 et juillet 2020, selon les images prises sous le même angle par le satellite Sentinel 2. Même constat dans le secteur d'Aneto, le mont le plus haut des Pyrénées : les couches de neige ont été divisées de près de deux tiers au fil des hausses du mercure.
Comparaison grâce aux images du satellite Sentinel 2 de l’enneigement mi juillet 2022 en haut et mi juillet 2018 en bas au dessus du Cirque de Gavarnie et de la Brèche pic.twitter.com/wBCeLIIdJy — Météo Pyrénées (@Meteo_Pyrenees) July 26, 2022
This is what's left today of the Maladeta glacier, the largest in the Pyrenees. I was there 10 years ago in September (when ice is worst), and the difference is sobering. #ClimateCrisis pic.twitter.com/ldQILQQns3 — Gerard Rocher-Ros (@GRocherRos) July 18, 2022
Selon le glaciologue Pierre René, "il reste à peu près 25 glaciers sur la chaîne pyrénéenne contre une centaine au milieu du XIXe siècle", plante-t-il à 20 Minutes. Mais si les températures continuent leur progression, "des glaciers déjà en mauvais états et qui sont bas pourraient disparaître dès 2025", ajoute Christophe Dedieu, président de Météo Pyrénées, au média en ligne. Pour contrecarrer ces fontes de neiges et glaciers, une seule solution : il faudrait espérer de grosses chutes de neiges pour compenser les chaleurs estivales, un événement de plus en plus rare.
Peu de neiges accumulées
Du côté des Alpes, les nouvelles ne sont pas meilleures. Certains glaciologues évoquent même une saison "extrême" avec un calendrier qui arrive largement plus tôt que prévu. Dans une étude publiée en juillet, des chercheurs suisses ont par ailleurs observé une augmentation significative de la végétation au-dessus de 1700 m dans la chaîne montagneuse. Sur plus de deux tiers de la zone observée, elle serait même en augmentation de 77 %, faisant complètement oublier la neige.
Mais l'évolution précise de la chaîne de montagne dans les décennies à venir reste toutefois une inconnue. Reste qu'en termes de neige, "c'est assez clair. Le manteau neigeux va disparaître de plus en plus, surtout aux plus basses altitudes", explique la chercheuse et principale auteure de l'étude, Sabine Rumpf, à l'AFP.