CANICULE ? - Depuis 2015, la planète vit les années les plus chaudes qui aient jamais été enregistrées. Selon des prévisions du service national britannique de météorologie, le Met Office, l'année 2020 ne devrait pas déroger à la règle.
Vous avez eu chaud cette année ? Ce ne sera pas mieux l'an prochain. Selon le service national britannique de météorologie, le Met Office, 2020 s'inscrira, comme les années passées, dans la série des années les plus chaudes qu'ait connu l'humanité depuis le début des relevés météorologiques en 1850.
Selon les météorologues, les températures devraient être supérieures de 0,99 ° C à 1,23 ° C - avec une estimation moyenne de 1,11 ° C - par rapport à la période moyenne préindustrielle de 1850–1900. "Les prévisions pour 2020 placent l'année prochaine parmi les six années les plus chaudes jamais enregistrées, qui se sont toutes produites depuis 2015", affirme dans un communiqué un chercheur au Met Office.
Pour l'affirmer, les prévisionnistes s'appuient sur les mêmes méthodes qui avaient visé juste concernant l'augmentation des températures en 2019. Lors de la même période l'année dernière, ils avaient prévu des températures supérieures d'1,10°C comparé à la période préindustrielle. Selon des chiffres encore provisoires de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), elles ont atteint +1,11°C de janvier à octobre 2019. Si ceux-ci venaient à se confirmer, 2015-2019 serait alors la période de cinq ans la plus chaude jamais enregistrée.
Les gaz à effets de serre pointés du doigt
En l'absence, l'année prochaine, d'un fort réchauffement induit par El Niño dans le Pacifique, il ne fait aucun doute pour le Met Office que cette augmentation des températures sera presque exclusivement liée aux émissions de gaz à effet de serre. Quelques jours avant l'ouverture de la COP25, le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas, a fait savoir qu'"il n'y a aucun signe de ralentissement, et encore moins de diminution, de la concentration des gaz à effet de serre dans l'atmosphère, malgré tous les engagements pris au titre de l'Accord de Paris sur le climat". D'après les derniers chiffres du groupe international de réflexion et de recherche Global Carbon Project, les émissions de CO2 d'origine fossile ont augmenté de 2,1% en 2018 et devraient poursuivre leur croissance en 2019 (+0,6%).
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+1,1°C, et déjà des conséquences dramatiques
Alors que le fatidique +1,5°C par rapport à l'ère préindustrielle n'a pas encore été dépassé, ce réchauffement s'accompagne néanmoins déjà de conséquences dramatiques, à l'image de la fonte des glaces et de la montée du niveau de la mer ou encore de l'acidification des océans. L'augmentation des températures entraîne aussi la formation de phénomènes climatiques extrêmes. "Les vagues de chaleur et les inondations, qui frappaient jadis 'une fois par siècle', se produisent de plus en plus régulièrement. Des Bahamas au Japon, en passant par le Mozambique, des pays ont subi les effets dévastateurs des cyclones tropicaux. Les feux de forêt ont balayé l'Arctique et l'Australie", rappelle l'OMM.
Selon l'Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), 62 % de la population française est elle aussi exposée "de manière forte ou très forte à des risques climatiques". Pour pousser "ouvrir les yeux" de l'Etat et le pousser à agir, les quatre ONG à l'origine de l'Affaire du siècle, Notre Affaire à Tous, la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme, Greenpeace France et Oxfam France, ont appelé cette semaine les Français à témoigner massivement des effets du réchauffement climatique sur leur quotidien.
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Au rythme actuel, l'OMM estime que la température pourrait grimper de 4 ou 5°C d'ici 2100. Dans le cas ou les Etats respectaient leurs engagements actuels, la hausse du mercure pourrait quand bien même dépasser 3°C.