CLIMAT - Selon de nouvelles simulations climatiques qui serviront de base au GIEC, le réchauffement climatique s'annonce plus prononcé que prévu, quels que soient les efforts mis en place pour essayer de le contenir.
Le réchauffement climatique sera-t-il pire qu'annoncé ? C'est ce que pensent des chercheurs et ingénieurs français du Centre national de la recherche scientifique (CNRS), du Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et de Météo-France, qui viennent de rendre des travaux qui viendront alimenter le sixième rapport d'évaluation du groupe des experts de l'ONU sur le climat, prévu pour 2021-2022. Et leurs conclusions sont inquiétantes.
Les scientifiques ont produit deux modèles climatiques différents, ensuite soumis à plusieurs scénarios socio-économiques. "Dans le pire des scénarios considérés, la hausse de température moyenne globale atteint 6,5 à 7°C [par rapport à la période pré-industrielle] en 2010" selon une présentation. Ce scénario repose sur une croissance économique rapide alimentée par les énergies fossiles. Ses prédictions dépassent de très loin les plus noirs synopsis calculés par le Giec qui, en 2014, envisageait une hausse de 4,8°C.
Le scénario le plus optimiste, "marqué par une forte coopération internationale et donnant priorité au développement durable" permet "tout juste" de rester sous l'objectif des 2°C de réchauffement climatique. Il "implique une diminution immédiate des émissions de CO2 jusqu'à atteindre la neutralité carbone à l'échelle de la planète vers 2060 , ainsi qu'une captation de CO2 atmosphérique de l'ordre de 10 à 15 milliards de tonnes par an en 2100", ce que la technologie ne permet pas actuellement.
De l'importance des politiques climatiques
"La température moyenne de la planète à la fin du siècle dépend donc fortement des politiques climatiques qui seront mises en oeuvre dès maintenant et tout au long du XXIe siècle", insistent le CNRS, Météo-France et le CEA.
L'Accord de Paris sur le climat de 2015 prévoit de limiter le réchauffement de la planète bien en-dessous de 2°C, voire 1,5°C. Les engagements pris par les Etats actuellement conduiraient à +3°C. Pour mémoire, la différence entre ces deux prédictions est déjà particulièrement sensible : un scénario à 1,5 degrés de hausse amenuiserait d'1,5 million de tonnes, contre 3 millions si la hausse s'élève à 2 degrés. Autre exemple ? 245 millions de personnes supplémentaires seraient exposées à une pénurie d'eau à 1,5 degrés, contre 490 millions sur dans un scénario à 2 degrés.
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