Climat : l'étendue de la banquise en Antarctique n'avait jamais été aussi faible pour un mois de janvier

par Annick BERGER avec AFP
Publié le 8 février 2023 à 15h44

Source : TF1 Info

La banquise en Antarctique a atteint un niveau inquiétant en janvier.
Elle a battu son record de l'étendue la plus restreinte enregistrée pour le premier mois de l'année.
Une fonte qui pourrait encore accélérer le réchauffement climatique.

La fonte de la banquise en Antarctique est de plus en plus criante. Selon l'observatoire du changement climatique Copernicus (C3S) de l'Union européenne, l'étendue de la glace autour du continent austral a atteint un nouveau record à la baisse pour un mois de janvier, battant celui établi en 2017. Selon C3S, la banquise s'étend sur une surface inférieure de 31% à la moyenne pour le premier mois l'année. 

En 2022, l'Antarctique a connu des records de chaleur. Et alors que la banquise fond toujours à cette période de l'année, qui correspond à l'été, pour se reformer en hiver, le changement climatique et d'autres facteurs affectent les minimums estivaux et les maximums hivernaux.

Amplificateur du réchauffement

En 44 ans d'observations satellites de la banquise de l'Antarctique, le record minimum, tous mois confondus, date de février 2022, avec moins de deux millions de km² de glace mesurés par le centre de recherche américain National Snow and Ice Data Center. Si la fonte de la banquise n'influe pas directement sur la hausse du niveau des océans à travers le monde, elle a un effet sur le changement climatique en amplifiant le réchauffement des pôles.

La banquise blanche agit comme un miroir réfléchissant l'essentiel de la chaleur du soleil via ce que l'on appelle l'albédo. Plus elle rétrécit, plus elle laisse place à une surface maritime sombre qui, elle, absorbe la chaleur du rayonnement solaire, participant ainsi à l'accélération du réchauffement des océans et de la planète.

Un constat d'autant plus inquiétant qu'à l'autre bout de la planète, en plein hiver Arctique, l'étendue de banquise est là aussi inférieur à la moyenne. Selon Copernicus, en janvier, on observait une étendue de glace 4% inférieure à la normale, soit la troisième plus faible mesure pour un mois de janvier.

"Avertissement supplémentaire"

Ces records interviennent alors que le changement climatique s'accélère à travers le monde et en Europe, qui a vécu le troisième mois de janvier le plus chaud de son histoire en 2023. Les températures du jour de l'An ont battu de records historiques dans de nombreux pays. Une météo hivernale inhabituelle qui est survenue après l'été le plus chaud jamais enregistré en Europe, qui a provoqué des sécheresses et des incendies mortels sur le continent, où le réchauffement climatique mondial est le plus rapide.

"Ces températures extrêmes continuent d'être une preuve tangible des effets d'un climat en mutation pour de nombreuses régions et peuvent être considérées comme un avertissement supplémentaire sur les événements extrêmes à venir", a déclaré Samantha Burgess, cheffe adjointe du C3S dans un communiqué. Le réchauffement des pôles et la fonte de leurs banquises ont de quoi inquiéter pour les années à venir. Selon le Giec, l'Arctique a de fortes chances de vivre un été entièrement libre de glace au moins une fois avant 2050.


Annick BERGER avec AFP

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