Les températures moyennes mondiales relevées début juin ont été les plus chaudes jamais enregistrées pour cette période.Elles ont battu les précédents records avec une "marge substantielle", a indiqué le service européen Copernicus.Et ont même dépassé les niveaux pré-industriels de +1,5°C, limite de réchauffement la plus ambitieuse des accords de Paris.
Tous les signaux semblent au rouge sur Terre. Selon les derniers relevés du service européen Copernicus sur le changement climatique, les températures mondiales relevées début juin ont été les plus chaudes jamais enregistrées depuis le début des relevés, en 1950, pour cette période.
Plus inquiétant : la barre hautement symbolique des +1,5°C de réchauffement a été dépassée au moins durant la première semaine du mois. Cette limite de réchauffement est la plus ambitieuse de l'accord de Paris de 2015 au-delà de laquelle les vagues de chaleur, les sécheresses et autres inondations s'aggraveront de manière significative. Si ce n'est pas la première fois que ce seuil est franchi, c'est la première fois qu'il l'est au mois de juin.
Chaque fraction de degré compte
"Le monde vient de connaître le début du mois de juin le plus chaud jamais enregistré (...) Il est plus important que jamais de surveiller notre climat afin de déterminer à quelle fréquence et pendant combien de temps les températures mondiales dépassent 1,5 degré. Chaque fraction de degré est importante pour éviter des conséquences encore plus graves de la crise climatique", a alerté dans un communiqué Samantha Burgess, directrice adjointe du service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S).
Si l'institut précise que "le dépassement des limites mondiales à long terme à un moment donné de l'année ou en un lieu donné peut ne pas avoir d'importance particulière", il pointe "qu'à mesure que la température moyenne mondiale continue d'augmenter et de dépasser plus fréquemment la limite de 1,5⁰C, les effets cumulés des dépassements deviendront de plus en plus grave".
Ces relevés interviennent alors que les effets du changement climatique d'origine humaine se font de plus en plus ressentir à travers le monde et que le phénomène climatique El Niño a officiellement commencé. Ce dernier pourrait progressivement se renforcer durant l'été pour atteindre son pic cet hiver et entraîner une surchauffe de la planète, notamment en 2024. D'autant que les scientifiques redoutent désormais la survenue d'un "super El Niño" aux effets dévastateurs : la dernière fois que cette version extrême du phénomène s'est déclenchée, en 2016, le monde a enregistré l'année la plus chaude jamais relevée à travers le globe.
Un record qui, s'il tient toujours, pourrait être battu dès cette année ou l'année prochaine. Selon l'Organisation météorologique mondiale, le monde a 66% de chance de voir au moins l'une des cinq prochaines années dépasser temporairement la barre hautement symbolique des +1,5°C de réchauffement climatique par rapport aux niveaux pré-industriels.
Ces fortes chaleurs interviennent également alors que les océans enregistrent des températures jamais vues, le mois de mai ayant été le plus chaud jamais enregistré à la surface des mers, et que l'étendue de glace de mer mesurée le 23 mai en Antarctique est la plus faible jamais constatée. Des records qui pourraient être régulièrement battus dans les années à venir avec l'accélération du changement climatique, "nous éloignant de plus en plus du climat auquel nous sommes aujourd'hui habitués", alerte le Dr Leon Hermanson, expert scientifique du Met Office.