Une étude scientifique alerte le monde sur la libération de quantités importantes de CO2 en raison du réchauffement climatique.Les incendies en Sibérie en seraient une des causes principales.Le dérèglement du permafrost pourrait également empirer la situation.
Une étude publiée ce jeudi 3 novembre révèle que les incendies en Sibérie arctique, provoqués par la hausse des températures, pourraient provoquer la libération d’énormes quantités de carbone dans l’atmosphère.
Un permafrost abîmé, une menace supplémentaire
Les chercheurs craignent en effet qu'un seuil ne soit bientôt atteint, au-delà duquel de petites hausses de températures provoqueront une augmentation exponentielle des feux dans cette région. L'Arctique, au-dessus du cercle polaire, se réchauffe quatre fois plus vite que le reste de la planète. "C'est cette amplification climatique qui cause une activité anormale des feux", a déclaré à l'AFP David Gaveau, l'un des auteurs de ces travaux.
En l’espace de deux ans, les incendies dans cette région reculée de la planète ont ravagé une surface équivalente à près de la moitié de la surface brûlée lors des 40 dernières années, indique la revue Science. En 2020, c’est près de 2,5 millions d’hectares qui ont été détruits par les flammes, relâchant autant de CO2 qu’un pays comme l’Espagne pourrait en émettre au cours d’une année.
Avec la multiplication des feux, le risque est que le permafrost, qui est un phénomène de gel permanent du sol, devienne endommagé et relâche du carbone emprisonné depuis plusieurs siècles.
Deux scénarios envisagés par les scientifiques
L’étude scientifique envisage deux scénarios possibles : dans le premier, rien n'est fait pour lutter contre le changement climatique, et les températures continuent d'augmenter de façon continue, avec une forte probabilité que des feux comme ceux de 2020 se multiplient d’année en année.
Dans le second scénario, des feux seraient moins réguliers si les concentrations de gaz à effet de serre se stabilisent. Dans ce cas, des feux similaires à ceux de 2020 surviendraient “en moyenne tous les 10 ans”.