LUTTE CLIMATIQUE - Après une semaine de débats, le troisième congrès national du mouvement Youth for Climate France s’est clos samedi 2 novembre à Grenoble. Le mouvement a annoncé l’adoption d’une charte pour encadrer ses objectifs et sa stratégie face à un avenir encore incertain.
Marcher ne suffit plus pour sauver la planète. C’est ce qu’il ressort du troisième congrès national du mouvement Youth for Climate France, qui s’est tenu du 26 octobre au 2 novembre à Grenoble. Un rassemblement qui a réuni une centaine de jeunes, issus de 120 antennes locales. Les militants français ont débattu au sujet de l’avenir du mouvement, lancé en janvier dernier par deux jeunes Belges en réponse à l'appel de la Suédoise Greta Thunberg. "Les deux premières assises ont servi à structurer le mouvement", avance Mathis, membre de Youth for Climate France. "L'idée ici était de sortir avec un document clair définissant nos principes et valeurs et notre stratégie interne."
La principale avancée du congrès réside dans la mise en place d'une stratégie pour pérenniser la lutte citoyenne environnementale. Car la question de la durabilité d’un tel mouvement, sans leader affiché, se pose alors que le nombre de participants aux marches du vendredi a connu un déclin considérable en France. Le 15 mars, 200 000 jeunes descendaient dans la rue au nom du climat, une première dans le pays. Deux mois plus tard, le 24 mai, ils n'étaient plus que 50 000 à faire grève. "On va garder les marches car elles sont l'essence de notre mouvement mais elles ne suffisent plus", reconnait Mathis.
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Des marches à la désobéissance civile ?
Face à cette tendance, un constat a vite été établi par les militants écologistes : il faut se remobiliser autrement. Et beaucoup souhaitent s'inspirer de modes d'action de désobéissance civile, à l’instar de ce que peut faire Extinction Rebellion. La convergence des luttes était d'ailleurs en débat tout au long du congrès, la frontière étant ténue entre les deux mouvements, qui ont souvent les mêmes membres en commun. De quoi donner des idées pour la 4e marche mondiale des jeunes pour le climat du 29 novembre prochain, comme le confirme Mathis : "Nous avons deux visions pour cette journée : le Bloc Friday (un jeu de mot avec le Black Friday, journée de promotions importantes des commerçants, NDLR) avec des blocages et des actions plus directes, et le Climate Friday avec des marches classiques."
Si la charte des principes et valeurs du mouvement ne doit pas être rendue publique avant deux ou trois semaines, le temps de sa ratification, Youth for Climate France a d’ores et déjà annoncé son intention de se rallier au collectif Avenir des Terres pour combattre "la bétonisation des espaces verts et communs dans les métropoles". Robin Jullian, l’un des membres du mouvement, s’est par ailleurs félicité dans un tweet de la tenue des débats : "Je pense que l’on peut désormais acter la renaissance de Youth for Climate France". Reste à voir sous quelle forme.