De COP en COP, rien ne change : l'inaction climatique règne sur la planète."Si nous en sommes arrivés là, estime Fabrice Bonnifet, président du C3D, le Collège des directeurs du développement durable, c’est que chacun d’entre nous appartient à l'une des cinq catégories de climato-quelque-chose".Il les liste dans ce nouvel édito.
Il y a tout juste six mois, lors de la COP 26, a été scellé le Pacte de Glasgow, qui appelle notamment les États du monde entier "à intensifier les efforts vers la fin de la production d’électricité avec du charbon sans système de capture (de CO2) et à stopper les subventions en faveur des énergies fossiles". À la fin de l’année la COP 27 se déroulera à Dubaï, bien connue pour son action "exemplaire" pour… contribuer au péril climatique. En effet, le mix énergétique des Émirats Arabes Unis est à 99% carboné, bien qu’il n’y ait pas vraiment pénurie de pétrodollars dans ce pays pour développer les énergies renouvelables.
Le premier sujet à l’ordre du jour de cette énième COP sera de vérifier si les engagements pris lors de la COP 26 auront été tenus par les différents pays particulièrement "en verve" pour… leur inaction climatique, dont la France. Certes, il reste encore 6 mois, mais nous pouvons d’ores et déjà prédire un 27ème constat d’échec consécutif. C’est vrai que les excuses ne vont pas manquer aux partisans de ceux qui "regardent ailleurs" : guerre en Ukraine, retour de l’inflation, sécheresse historique, mais qui sera moins sévère que celle que nous aurons l’an prochain. La seule perspective est que les dérèglements climatiques vont continuer inexorablement à s’aggraver, et même s’intensifier dans les décennies à venir, compte tenu de l’inertie du réchauffement en cours. La seule chose que nous puissions faire aujourd’hui, c’est de diminuer très rapidement les émissions de CO2, pour atténuer l’ampleur des catastrophes de demain. Rappelons que nos conditions climatiques actuelles sont perdues à jamais.
Les 4 premières catégories concentrent la grande majorité de la population planétaire
Fabrice Bonnifet
Si nous en sommes arrivés là, c’est que chacun d’entre nous appartient à l'une des cinq catégories de climato-quelque chose décrites ci-après :
1. Le climato-sceptique : pas convaincu que le réchauffement climatique existe ou qu’il soit dû aux activités humaines.
2. Le climato-ralentiste : admet le problème mais comme sa résolution est contraire à ses intérêts égoïstes immédiats, use de stratagèmes pour ralentir les actions de réduction des émissions de GES.
3. Le climato-je-m’en-foutiste : considère qu’il y a bien d’autres sujets à régler avant celui-là. Adepte du très irresponsable "après moi le déluge".
4. Le climato-rassuriste : soutient l’idée que la technologie va nous sauver sans compréhension et connaissance des ordres de grandeur du sujet, ni surtout du temps qu’il reste pour agir.
5. Le climato-réaliste : connait l’urgence de la situation climatique et essaie sincèrement d’agir dans sa sphère d’influence pour tenter de changer la trajectoire suicidaire de l’humanité.
Les 4 premières catégories concentrent la grande majorité de la population planétaire. La principale raison à cela est l’ignorance de la gravité du sujet, suivi de près par les conséquences de notre modèle de société prédateur du vivant. Les activistes environnementaux et les scientifiques désespérés du climat représentent une infime part des 7,7 milliards de passagers éphémères de la Terre. Les climato-réalistes se reconnaissent facilement, ils sont généralement jeunes et éduqués, ont comme égérie une jeune Suédoise et passent pour des emmerdeurs naïfs auprès des partisans des énergies fossiles, souvent âgés et cupides, dont l’horizon n’est que de mourir les plus riches du cimetière, en laissant aux enfants du monde le soin de réparer leur inconséquence. Et vous, quel climato êtes-vous ?
Sur le
même thème
Tout
TF1 Info
- Police, justice et faits diversDisparition inquiétante de Lina, 15 ans, en Alsace
- Police, justice et faits diversAttentat de Magnanville : sept ans après, l'heure du procès
- SportsRC Lens
- Sujets de sociétéLe pape François à Marseille, une visite historique
- SportsLigue des champions 2023-2024 : le PSG repart en campagne