Ce vendredi, le maire de Saint-Gervais a annoncé la fermeture de deux refuges situés sur l'ascension du Mont-Blanc : celui de Tête Rousse et celui du Goûter.En cause : une sécheresse qui provoque de nombreuses chutes de pierres.Un arrêté municipal que l'élu justifie par l’inconscience de certains alpinistes.
La mesure montre une nouvelle fois à quel point la montagne souffre face au changement climatique. Deux refuges emblématiques de l'ascension du Mont-Blanc, celui de Tête Rousse et celui du Goûter, ont fermé leurs portes jusqu'à nouvel ordre. En cause : le "danger mort" que représentent de nombreuses chutes de pierres dues à la chaleur, a annoncé la maire de Saint-Gervais (Haute-Savoie), Jean-Marc Peillex.
L'édile pointe par ailleurs l'attitude irresponsable de certains alpinistes en cette saison particulièrement sensible. "Aujourd'hui, on voit des alpinistes toute la journée qui vont sur le massif, en permanence, comme si on était à Disneyland ou au Parc Astérix", s'indigne-t-il auprès de l'AFP. "Ils s'en foutent, ils se moquent de nous, des gendarmes, et c'est la raison pour laquelle on a décidé de fermer les refuges du Goûter (120 places) et de la Tête rousse (74 places) ainsi que le camp de base qui autorise entre 40 et 50 campements", détaille le maire. Seul le refuge du Nid d'Aigle, à l'arrivée du tramway du Mont-Blanc, reste ouvert.
La dangerosité de la sécheresse
Avec cette décision, Jean-Marc Peillex entend "bien montrer qu'il n'y a plus de logement" pour se rendre sur le toit de l'Europe. Jeudi, alors que l'ascension était déjà fortement déconseillée, 79 personnes étaient montées au refuge du Goûter selon le maire.
L'ascension du Mont-Blanc est particulièrement risquée cet été en raison de la sécheresse, de la période de canicule et des importantes chutes de pierres que cela provoque. Leur nombre de plus en plus important est un indicateur de l'évolution du climat. "On va vers une catastrophe", alerte l'édile, et "le passage du couloir du Goûter représente un vrai danger de mort".
De ce fait et en accord avec les gardiens des refuges, le président des guides de Saint-Gervais et la préfecture, cette mesure sera en vigueur jusqu'à ce que "les conditions redeviennent normales". "Mais avec les prévisions météo d'aujourd'hui, on sait que ça ne sera pas avant début septembre", conclut le maire saint-gervolain.
Un ras-le-bol municipal
Alors que l'ascension est déconseillée depuis la mi-juillet, "de nombreux" alpins font fi des recommandations et se rendent quand même sur le plus haut sommet d'Europe occidentale. Pour le maire, une telle réaction est irresponsable. "Les recommandations et supplications conjuguées du préfet de Haute-Savoie et du Maire de Saint-Gervais ont été piétinées et bafouées par de trop nombreux candidats à la mort, voire au suicide."
Mont-blanc, de grâce que tous ceux qui ont le projet de l’ascension du mont-blanc par la voie royale de #saintgervais différent leur projet DANGER DE MORT ☠️ (Vidéo par Prateek Gianchandani 15 juillet 2022 au matin) pic.twitter.com/RTlvrkO3qe — Jean-Marc PEILLEX (@PEILLEX) July 15, 2022
Pour tenter de mieux réguler l'accès au Mont-Blanc et dissuader certains alpinistes irresponsables, le maire de Saint-Gervais avait annoncé vouloir instaurer une caution de 15.000 euros pour les candidats à l'ascension qui iraient à l'encontre des recommandations. Ce montant était basé sur la moyenne du coût d'une opération de secours en montagne et des prix pratiqués par les pompes funèbres.
Une mesure impossible à mettre en place au niveau juridique, contraignant le maire à fermer les deux refuges emblématiques."Quelle tristesse d'être contraint par quelques baroudeurs sans foi ni loi à devoir prendre une décision qui ne devrait pas avoir besoin d'être", déplore ainsi Jean-Marc Peillex.
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