Le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, souhaite une limitation de l'usage des avions privés.Il compte faire des propositions dès la rentrée, lors des discussions sur le "plan sobriété" voulu par Emmanuel Macron.
La polémique a enflé ces dernières semaines, jusqu'à ce que l'opposition réclame une interdiction des vols en jet privé. Sans aller jusque-là, l'exécutif réagit à l'attention grandissante portée sur les déplacements en avion privé des milliardaires. Alors que le gouvernement appelle à la sobriété énergétique face à la crise de l'énergie, la popularité des comptes Twitter suivant en temps réel et dénonçant le trafic aérien des jets, a explosé.
Considérant ce sujet comme étant devenu le "symbole d'un effort à deux vitesses", le ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, appelle ainsi, dans les pages du Parisien, ce samedi 20 août, à "agir et réguler les vols en jet privé". Si rien de concret n'est pour l'instant formulé, et qu'aucun autre membre de la majorité ne s'est exprimé sur la question, le ministre confirme son intension de faire bouger les lignes. La veille, le chef des Verts, Julien Bayou, annonçait dans Libération sa volonté de déposer une proposition de loi pour "bannir les jets privés".
Vers une taxation ?
Clément Beaune compte aborder le dossier dès la rentrée, lors des discussions sur le plan sobriété, confirmé par Emmanuel Macron le 14 juillet. Le ministre des Transports souhaite également le mettre sur la table en octobre, lors de la prochaine réunion réunissant les ministres des Transports européen. Selon lui, "le plus efficace est d'agir au niveau européen pour avoir les mêmes règles et plus d'impact".
Incitation, réglementation ou taxation du secteur... Pour l'instant, plusieurs pistes seraient envisagées par le gouvernement, détaille le quotidien. Par exemple, les entreprises pourraient être obligées de rendre publics leurs déplacements en avions privés, voire de justifier qu'il n'existe aucune alternative (train ou avion commercial) pour certains déplacements. "Il existe des motifs d’urgence, des impératifs économiques", reconnaît Clément Beaune, qui veut éviter toute démagogie sur le sujet. Mais pour lui, l'avion privé "ne peut pas être un mode de déplacement individuel de confort, alors que la mobilisation générale engagée par le président nécessite que tout le monde fasse des efforts".