La Première ministre a lancé ce jeudi les "COP territoriales", des conférences régionales dédiées à la transition écologique et menées en concertation avec les élus locaux.Cette initiative devra permettre de faire émerger un "plan d’action partagé avec tous, d’ici l'été prochain", pour atteindre des objectifs concernant les émissions, les énergies renouvelables et la biodiversité, a annoncé Elisabeth Borne.
Le coup d'envoi est donné : Elisabeth Borne a lancé, ce jeudi 28 septembre, devant les présidents des régions de France, les COP (conférences) régionales sur la transition écologique, qui seront chargées d'élaborer un plan d'action "partagé" "d'ici l'été". Une initiative destinée à "faire converger travaux nationaux et remontées des territoires", "parce que les régions sont les cheffes de file de l'aménagement du territoire, l'échelon pour la réflexion stratégique et la planification", a souligné la Première ministre devant l'association Régions de France, réunie en congrès annuel à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine.
Ces "COP territoriales", conférences des parties, font écho par leur nom aux COP de l'ONU, des rendez-vous internationaux dédiés à la lutte contre le changement climatique. Elles seront doublées par un tour de France des régions par les ministres concernés et doivent permettre "une prise de conscience collective de la marche à franchir, pour réussir la transition écologique, à tous les échelons", a insisté la cheffe du gouvernement, également chargée de la planification écologique.
Les responsables locaux mobilisés
"Notre objectif est d’aboutir à un plan d’action partagé avec tous, d’ici l'été prochain" pour "atteindre nos objectifs de baisse des émissions, de déploiement des énergies renouvelables, ou encore de préservation de la biodiversité", a expliqué Elisabeth Borne. Ces COP seront "co-animées par les présidents des conseils régionaux et les préfets de région", a-t-elle aussi indiqué. "État et régions, ensemble nous déciderons, de la forme, des séquences, de la méthode et des modalités de débat", a-t-elle détaillé. Elle signera jeudi une circulaire précisant les modalités du déploiement de ces COP, qui s'appuieront "sur l’existant".
Par ailleurs, la Première ministre a de nouveau plaidé pour un "dialogue" constant avec les régions, basé sur le triptyque "concertation, confiance, différenciation", à l'heure où la relation entre Emmanuel Macron et les présidents de ces régions connaît un regain de tension. En cause notamment, de récentes sorties du chef de l'État sur les transports, les carburants ou encore la taxe foncière, preuves d'une absence de dialogue, selon les barons locaux.
La présidente de Régions de France, Carole Delga, également présidente socialiste de la région Occitanie, s'est félicitée d'avoir obtenu "la confirmation que les COP seraient bien régionales" et ne seraient "pas à la petite découpe" sur des territoires "non pertinents", faisant référence aux départements. "La maille pour une vraie politique énergétique, la vraie maille pour une définition de la consommation des terres agricoles, c'est la région", a-t-elle ajouté.
La semaine passée, le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, avait déjà dessiné les contours de ces COP régionales, expliquant qu'elles étaient vouées à décliner localement les objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre que s'est fixés la France à horizon 2030. "Nous allons territorialiser cette planification", avait-il expliqué. Il ne s'agira "pas de donner des objectifs contraignants aux territoires en disant 'Vous avez l'obligation de baisser de X centaines de millions de tonnes'" de CO2, mais "d'assumer une démarche d'engagement dans laquelle nous pourrons relier des crédits et des appuis budgétaires à des engagements de baisse de CO2", avait aussi détaillé le ministre.
Selon l'exécutif, ces conférences régionales permettront dans un premier temps de décliner à l'échelle de chaque région la photographie de leurs émissions, qui varient beaucoup d'un territoire à l'autre, tandis que des objectifs seront fixés dans un second temps.