ALTERNATIVE - Comment diminuer l'usage de la voiture dans les zones où les transports publics sont moins rentables ? Plusieurs territoires expérimentent actuellement des subventions pour le covoiturage domicile-travail, une pratique balbutiante qui devrait bénéficier d'un cadre légal avec la nouvelle loi d'orientation des mobilités.
Transformer sa voiture en bus de cinq places, c'est désormais connu et ça s'appelle... du covoiturage. Mais transformer sa voiture en bus du quotidien, pour effectuer un aller-retour entre le domicile et le travail, c'est moins répandu... et un peu plus difficile à organiser. Dans les zones peu denses, où les transports publics ne sont pas rentables, c'est pourtant un moyen privilégié pour diminuer le trafic automobile. Plusieurs territoires tentent d'ailleurs de développer ce nouveau type de covoiturage à l'aide de subventions, et devraient prochainement bénéficier d'un cadre légal avec la loi d'orientation de mobilités (LOM), en discussion à l'Assemblée.
Plusieurs articles de la "LOM" ont en effet pour ambition de développer le covoiturage sur courte distance. Certaines dispositions font peu débat, comme celles qui autorisent les collectivités à subventionner les trajets en covoiturage sur leur territoire (article 15), ou à réserver des places de parking et des voies de circulation aux covoiturages (article 16). L'article 26 a pour objet quant à lui de créer un "forfait mobilités durables" de 400 euros maximum, à la charge des entreprises et des administrations, qui rembourseraient sous forme forfaitaire les dépenses de transports "verts" comme le vélo ou le covoiturage. Sur ce point, le débat promet d'être plus intense entre les députés qui veulent rendre ce forfait obligatoire et ceux qui le souhaitent plutôt facultatif.

En Île-de-France, un aller-retour quotidien offert et jusqu'à 3 euros par passager pour le conducteur
En attendant l'adoption de cette loi, plusieurs territoires ont déjà décidé de subventionné les covoiturages du quotidien. Globalement, la pratique en est à ses balbutiements, mais se développe rapidement. Premier exemple en Île-de-France, où une première opération a été menée pendant 13 mois, jusqu'en octobre 2018. Face aux difficultés pour trouver des transports publics pour les trajets banlieue-banlieue, le syndicat de transport Île-de-France Mobilités (IDFM, ex-Stif) a offert aux automobilistes une aide de 2 euros pour chaque voyage effectué avec 8 entreprises partenaires (Karos, Klaxit, IDVROOM, BlaBlaLines, Ouihop, Roulez Malin, Covoit’ici, Clem).
L'opération a été un "réel" succès selon IDFM, permettant de passer de 600 trajets quotidiens environ à plus de 2.000 à la fin de l'expérimentation, avec des pics lors des grèves de la SNCF. Pour autant, de l'aveu même du syndicat de transport, ces 2.000 trajets équivalent à "un RER". À comparer aux 8 millions d'utilisateurs quotidiens des routes franciliennes... IDFM a donc décidé de renforcer les subventions : à partir du 1er mai, 2 trajets par jour sont offerts aux abonnés Navigo annuel, et les conducteurs se voient verser une indemnité kilométrique d'1,5 à 3 euros par passager en fonction de la distance parcourue, dans la limite de 150 euros par mois (et de deux trajets quotidiens pour éviter les fraudes). En cas de pics de pollution et de "perturbations majeures dans les transports", la subvention passe même à 4 euros par trajet.
De nouvelles expérimentations dans des zones périurbaines
D'autres territoires ont sauté le pas. Les agglomérations de Toulouse, Clermont-Ferrand, Lannion et Lunéville collaborent depuis début mai avec la plateforme Klaxit, en subventionnant les trajets de diverses manières : prix unique de 1 euro à Clermont, deux trajets gratuits par jour pour les titulaires de la carte transport à Toulouse... Il est trop tôt pour faire un bilan, mais le président-fondateur de Klaxit, Julien Honnart, estime à "quelques mois" le temps nécessaire pour atteindre la "masse critique", c'est-à-dire une proportion de 80% d'inscrits qui trouvent leur covoiturage quotidien.
"Le schéma est le même pour chaque territoire : il faut identifier le bassin d'emploi pour créer le réseau, puis communiquer ensuite pour l'étendre à tout le territoire", explique-t-il, en prenant l'exemple du "bon démarrage de Lannion, qui compte 20.000 habitants et un bassin de plusieurs milliers d'emplois, notamment dans les télécoms, au nord.
La difficulté : motiver des conducteurs pour les plus petits trajets
Si la recette est la même, un problème semble récurrent : la difficulté de rentabiliser les trajets les plus courts. "Pour qu'un conducteur accepte de prendre un passager, il lui faut un gain minimum que nous avons estimé à deux euros", indique Julien Honnart. Avec des prix généralement fixés autour de 10 centimes par kilomètre et par passager, il paraît donc difficile de motiver des conducteurs pour des trajets de 10 kilomètres ou moins sans subvention publique. Reste à savoir si le futur cadre juridique instauré par la "LOM" permettra d'atteindre ou non un équilibre économique comparable à celui des transports publics traditionnels, supportés à la fois par les contribuables, les utilisateurs et les entreprises.
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