Une meute d'orques s'attaque au voilier du skipper Sébastien Destremau : "On avait très peur"

par A. Lo.
Publié le 24 mai 2023 à 17h10

Source : JT 20h WE

Le voilier du skipper Sébastien Destremau a été visé par une meute d'orques, au sud de l'Espagne.
Selon le récit du navigateur, les orques ont donné des coups au bateau, endommageant notamment le gouvernail.
Les mammifères sont partis au bout d'une heure, laissant l'équipage secoué, mais sain et sauf.

Mauvaise rencontre au Cap de Trafalgar. Alors que le skipper Sébastien Destremau naviguait au sud de l'Espagne avec son équipage, son voilier a été visé par une meute d'orques. Au moins huit animaux ont secoué le navire pendant près d'une heure, avant de repartir.

Un bateau secoué par les orques pendant une heure

"On les a vus arriver d’assez loin et on a tout de suite compris que cette fois, c'était pour nous", raconte le skipper au média spécialisé Voiles et voiliers. Selon son récit, vingt orques ont nagé vers le bateau, alors en mouvement. Le groupe s'est ensuite scindé en deux et au moins huit animaux ont commencé à viser le navire, et notamment son gouvernail.

Comme le recommande la procédure en cas d'attaque du GTOA Protocol, Sébastien Destremau met alors à l'arrêt le voilier et abaisse les voiles. "Après cette expérience, je ne suis pas du tout convaincu qu’arrêter le navire soit la bonne stratégie", confie-t-il a posteriori. Alors que le bateau de 15 tonnes est arrêté, les orques continuent de le viser, jusqu'à endommager le gouvernail.

C’était très impressionnant et on avait très peur
Sébastien Destremau

"Une heure sous leurs coups de boutoir, c’était très impressionnant et on avait très peur", a encore raconté le skipper. "C’est terrifiant de sentir un bateau de quinze tonnes se faire secouer comme une coquille de noix. On n’en menait pas large à bord." Auprès de France Bleu, le navigateur raconte qu'il a finalement remis le moteur au bout de 20 minutes, avançant et reculant en fonction des orques pour les empêcher d'approcher le gouvernail. 

"Comme les orques n'en démordaient pas, j'ai commencé à faire des ronds très serrés, avec la barre à fond. Et au bout de quelques minutes, ils sont partis. Mais j'ignore si c'est cette manœuvre qui a été utile ou s'ils seraient partis de toute façon", a détaillé le double participant au Vendée globe.

"Ce qui est sûr, c'est qu'on est sur leur territoire", estimait-il, alors que de plus en plus d'attaques d'orques sont justement rapportées entre Gibraltar et les côtes portugaises et espagnoles. Durant l'incident, les services de secours ont été prévenus et se tenaient prêts à intervenir si la situation empirait. Finalement, les mammifères sont partis au bout d'une heure, laissant l'équipage secoué, mais sain et sauf. Le skipper s'est néanmoins retourné un doigt pendant une manœuvre et une escale est prévue à Cadix, en Espagne afin de vérifier le safran (une partie du gouvernail) endommagé. Toute l'équipe pourra ensuite reprendre la mer. 


A. Lo.

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