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VIDÉO - Face à la sécheresse, les nouveaux défis des agriculteurs

par La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Julien Roux, Gilles Parrot
Publié le 26 septembre 2023 à 12h10

Source : JT 20h Semaine

Que mangerons-nous dans cinq ou dix ans ? Nos agriculteurs, qui ont subi des mois de sécheresse puis de canicule, se posent la question.
Certains ont anticipé les conséquences du dérèglement climatique, ils se sont adaptés.

Le niveau de l'eau n'a jamais été aussi bas dans le lac de Ganguise, entre Toulouse et Carcassonne. Ce bassin, créé dans les années 70 pour irriguer les cultures aux alentours, alimentent 300 exploitations. Mais actuellement, il y a seulement 14 millions m3 d'eau, contre 44 millions m3 en temps normal. Une situation exceptionnelle provoquée par de faibles pluies et une fonte des neiges moins conséquente que les années précédentes. Pour faire face, les autorités ont mis en place des quotas pour la distribution d'eau destinée à l'irrigation. 

Le changement climatique a également des conséquences directes sur les choix de cultures de Jean-François Monod, agriculteur à Villeneuve-la-Comptal, dans l'Aude. Il a dû remplacer le haricot de Castelnaudary par la chia. Elle demande en moyenne quatre fois moins d'eau que le haricot et résiste beaucoup mieux à la chaleur que les haricots. "La rentabilité est à peu près la même mais les risques sont beaucoup moins importants", nous explique-t-il.

Se diversifier pour survivre

Pour limiter les risques liés aux changements climatiques, les agriculteurs sont poussés à diversifier leurs cultures. C'est le cas de Céline Imart, agricultrice à Aguts, dans le Tarn. Lorsqu'elle s'est installée au début des années 2010, elle produisait à 100% du blé dur, utilisé pour fabriquer des pâtes ou de la semoule. En 2022, elle a introduit 20 % d'orge, destinée à l'alimentation animale, et elle prévoit déjà d'en faire 50 % en 2024. "Aujourd'hui, on observe une accumulation de phénomènes qui peuvent être des gels tardifs, des canicules, des pluies intenses au printemps et qui font comme on est obligé de s'adapter", explique à notre micro Céline Imart. En plus de l'orge, elle va produire du blé tendre, plus "tout-terrain" que d'autres céréales.

Elle introduit aussi des céréales plus résistantes à la sécheresse, comme le sorgho, réputé pour sa grande résistance aux températures extrêmes et moins gourmands en eau que le maïs S'il peut constituer un bon moyen pour s'adapter à un climat plus sec et plus chaud, le sorgho n'a donc pas encore vocation à remplacer le maïs. 

Des recherches sont en cours pour offrir des débouchés industriels à cette céréale. On la consommera peut-être à l'avenir sous forme de pâtes, de biscuits ou de pop-corn.


La rédaction de TF1info | Reportage TF1 : Julien Roux, Gilles Parrot

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