VIDÉO - Comment produire davantage de fruits et légumes français ? Le gouvernement a un plan

par Antoine LLORCA | Reportage TF1 : Christophe Busine, Quincy Russell
Publié le 2 mars 2023 à 10h59

Source : JT 20h Semaine

Aujourd'hui, la France importe la moitié de ses fruits et légumes.
Le gouvernement a présenté ce mercredi un plan de 200 millions d'euros pour aider la filière.
Une partie de cette somme sera notamment utilisée pour protéger les cultures des aléas climatiques.

Cette aide financière, Anthony Oboussier, l'attendait avec impatience. Elle permettra à cet arboriculteur de la Drôme de lutter contre les aléas climatiques, que ce soit le gel ou la grêle. Il pourra ainsi acheter de filets de protection contre les insectes ou la grêle dans les vergers, ou investir dans des robots désherbeurs, selon le gouvernement.

Le jeune homme a vu l'intégralité de sa production détruite, il y a deux ans. Il a commencé à s'équiper de filets anti-grêle. Mais pour protéger ses 20 hectares, cela a un coût. "À la charge seul du producteur, c'est quasiment insupportable parce que ça représente, en moyenne, 20.000 euros l'hectare. Donc si vous avez plusieurs hectares à faire, vous multipliez le nombre d'hectares par cette somme-là. Et le producteur seul ne peut pas supporter cette charge-là, c'est impossible", constate Anthony dans la vidéo en tête de cet article.

Que prévoit le plan du gouvernement ?

Le gouvernement a annoncé mercredi que son plan destiné à "reconquérir" la souveraineté de la France en fruits et légumes, actuellement importés à 50%, serait doté de 200 millions d'euros en 2023, et complété par un investissement similaire de la part des professionnels. Lors de la présentation de ce plan au Salon de l'Agriculture, le ministre de l'Agriculture Marc Fesneau a indiqué qu'il serait financé grâce aux crédits du plan France 2030 pour l'année 2023. L'État a la volonté d'investir une somme équivalente pour la filière pendant plusieurs années consécutives, a-t-il précisé.

Investir pour protéger les récoltes

Les maraîchers bénéficieront aussi du soutien de l'État, notamment pour investir dans des serres. Celle que vous voyez dans la vidéo en tête de cet article a coûté 100.000 euros. Si l'on multiplie ces équipements, on produira davantage de légumes.

"Grâce aux serres, on sécurise la climatologie des légumes qui poussent dessous. À savoir qu'on peut les planter avant. On maîtrise les prédateurs. Comme c'est un milieu un peu plus fermé, on peut utiliser des auxiliaires. Imaginons que nous avons des pucerons, alors on pourra mettre des larves de coccinelles, des chrysopes", précise Régis Aubenas, président de l'Interprofession des fruits et légumes frais (INFERTEL) pour la région Auvergne Rhône-Alpes.

L'enveloppe de 200.000 millions d'euros permettra aussi de financer la recherche. Des robots pourraient servir à désherber. Il n'y aura plus besoin d'utiliser des pesticides et la production française sera plus concurrentielle. "C'est comme ça depuis 30 ans qu'on perd des hectares parce que nos compétiteurs ont des moyens de production supérieurs et des coûts de production inférieurs. Ils ont surtout des normes sanitaires et environnementales un peu moins exigeantes qu'en France", selon Éric Kabouny, président d'Agrobiodrôm.

Actuellement, seulement 50% des fruits et légumes consommés sont produits en France. Le but de ce plan du gouvernement est d'augmenter de 10% cette proportion  dans les 10 prochaines années.


Antoine LLORCA | Reportage TF1 : Christophe Busine, Quincy Russell

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