Vous avez forcément chez vous un appareil fonctionnant avec une batterie au lithium.Ces batteries deviennent très embarrassantes au moment du recyclage, risquant de provoquer des incendies.Les professionnels appellent à une prise de conscience collective de leur dangerosité.
Il y en a de plus en plus dans de nombreux objets de notre quotidien. Téléphones, ordinateurs, clés de voitures, brosses à dents électriques, cigarettes électroniques… Autant d’appareils qui fonctionnent avec une batterie ou pile contenant du lithium, qu’il n’est pas simple de trier pour les consommateurs.
Alors beaucoup de batteries se retrouvent dans les centres de recyclage, comme celle de Limay (Yvelines), où se rend TF1 dans le reportage du 20H en tête de cet article. Ici, carcasses de voitures et gros appareils électroménagers arrivent par centaines pour être broyés, afin de redonner une deuxième vie à des matières très précieuses comme l’aluminium.
Depuis plusieurs mois, les professionnels doivent gérer ces indésirables. "Ici, la problématique, c’est quand les petits objets, notamment les piles au lithium, sont insérées dans les boîtes à gants, dans les coffres des véhicules. Une fois les véhicules compactés, impossible pour nous de les retrouver", explique Gaylord Renard, responsable de la prévention des incendies.
Un fort risque d’incendie
Et cela représente un sérieux problème car la batterie au lithium engendre un risque d’incendie. "C’est ce qu’on a retrouvé hier soir et typiquement, celle-ci a commencé à fumer après le broyage, donc ce sont véritablement des petites bombes incendiaires que l’on va retrouver tout au long de la chaîne de recyclage", montre Gaylord, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article.
Au contact de l’humidité de l’air, le lithium devient très inflammable. Dans le centre de recyclage de Limay, un feu géant s’est déclaré il y a deux ans. Les pompiers ont mis des heures à le maîtriser. Désormais, l’entreprise organise tous les quinze jours des simulations d’incendie. Les salariés sont formés pour intervenir dès l’apparition de fumées. Chaque minute compte pour éviter l’embrasement.
Des espaces de collecte dédiés
Pour protéger son personnel et ses bâtiments, le groupe a investi 80.000 euros l’an dernier, dans des caméras thermiques et des canons à eau. Car les départs de feu sont quasiment quotidiens. Selon Gaylord l’entreprise ne peut plus agir seule. "Pour nous, la solution, elle passe uniquement maintenant par un tri plus poussé en amont, donc une prise de conscience vraiment collective du grand public sur la dangerosité de ces objets", conclut-il.
Il existe des lieux spécialisés dans la collecte de ces objets, comme les déchetteries où les agents vous dirigent vers la bonne poubelle. Vous pouvez aussi directement les rapporter en magasin. "On a des bacs très particuliers qui nous permettent d’isoler les batteries au lithium et d’éviter les départs d’incendie. Dans tous nos magasins, vous avez des espaces de collecte dédiés, que vous soyez clients ou non du groupe, vous pouvez recycler vos appareils", assure Géraldine Olivier, directrice RSE de la Fnac-Darty. Adopter le bon geste de tri contribue aussi à préserver l’environnement car les batteries au lithium sont extrêmement polluantes.