Les Français achètent de moins en moins de bouteilles d'eau.Pour boire, ils utilisent davantage des gourdes et des récipients.Comment l'expliquer ?
C'est un geste que nous sommes de plus en plus nombreux à faire chaque matin : remplir une gourde au lieu de choisir une eau minérale en bouteille. Interrogés sur le parking d'un hypermarché dans le sujet en tête de cet article, certains en sont déjà convaincus : "L'eau du robinet est traitée, bonne à la consommation, donc je ne vois pas l'intérêt d'utiliser des bouteilles pour rien", explique un homme.
Dans les rayons, les eaux en bouteille prennent de moins en moins de place, car les ventes baissent régulièrement, en raison d'abord de l'augmentation des prix, mais pas uniquement : "73% des foyers français déclarent que les déchets plastiques sont un sujet important pour eux", explique dans le sujet de TF1 Gaëlle Le Floch, porte-parole de Kantar en France. Ce qui a, poursuit-elle, "un impact négatif sur l'achat de pack d'eau en bouteilles".
171 suppressions de postes chez Nestlé Waters
Dans les Vosges, le groupe Nestlé Waters prévoit 171 suppressions de postes. Une première en 150 ans d'histoire. Les 720 salariés sont mobilisés pour éviter des licenciements secs, tout en étant conscients de la baisse d'activité. "Par rapport à l'inflation, on peut comprendre que des familles en difficulté s'orientent sur la consommation de l'eau du robinet", note une salariée de Nestlé Waters.
Selon le groupe, qui a fourni un communiqué à AFP, cette décision est "essentiellement motivée par les conséquences de l'arrêt de la commercialisation de la marque Vittel en Allemagne", entraînant une "baisse significative des volumes de production". Autre grief : la ressource en eau qui diminue. Cet été, deux sources de la marque Hépar se sont taries, limitant la production. Un paradoxe pour ce territoire qui a basé sa réputation et son activité économique sur la qualité des eaux de son sous-sol, mais après des décennies d'exploitation sans limite de la nappe phréatique, l'heure est venue de rationner les prélèvements.
Depuis les années 1970, le constat est connu : les prélèvements sont excessifs, ils dépassent allègrement les trois millions de mètres cubes annuels, pour une capacité de recharge naturelle de 2,1 millions de mètres cubes. Chaque année, la nappe perd plus d'un million de mètres cubes, soit plus d'un milliard de litres, et son niveau baisse dangereusement.
Nestlé affirme avoir limité de plus de 20% ses captations d'eau depuis dix ans autour de Vittel. Une bonne nouvelle pour la planète, beaucoup moins pour ses salariés.