VIDÉO - "Ça ressemble plus à un désert qu’à une Mer de glace" : le plus grand glacier de France menacé de disparition

Publié le 10 août 2021 à 14h05

Source : JT 20h Semaine

RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE - Quatre à cinq mètres d'épaisseur du glacier le plus célèbre du massif du Mont-Blanc fondent chaque année, menaçant l’existence même de cette Mer de glace. Si les équipes sur place tentent de ralentir ce phénomène, sa quasi-disparition paraît inéluctable.

"Il n’y a plus rien, c’est le désert. Ça ressemble plus à un désert qu’à une Mer de glace", avoue un touriste qui était monté à 1600 mètres d’altitude pour l’admirer. Depuis 1986, le plus grand glacier des Alpes françaises a perdu 146 mètres d’épaisseur, soit près de 5 mètres par an. La Mer de glace ne sera bientôt plus composée que de cailloux et de roche.

Grâce à des boîtiers photos, Luc Moreau surveille le site en permanence. "En un an, on voit extrêmement bien toutes ces roches, qui étaient sous le glacier et qui apparaissent avec la fonte", souligne le glaciologue, dans le reportage-vidéo en tête d'article.

La fonte des glaces est deux à trois fois plus rapide dans les Alpes

Le phénomène s’accélère à cause du réchauffement climatique deux à trois fois plus rapides dans les Alpes que sur le reste de la planète. "Comme le glacier se recouvre de sable, de gravier et de blocs, ça absorbe l’énergie solaire et ça fait fondre encore plus vite la glace", constate Luc Moreau.

Cette fonte s'observe même sur un temps très court. "Il y a trois semaines, il y avait 1m50 de glace à peu près d’épaisseur", décrit le directeur de la grotte de glace de Chamonix Benjamin Claret. Cette glace n'est désormais plus visible.

Pour tenter de ralentir la fonte, les équipes installent donc de grandes toiles sur une partie du glacier. "Ces bâches permettent de réduire la fonte d'environ 75%. Donc, c'est une vraie protection", précise le directeur du site. Mais impossible d’étendre le dispositif à toute la Mer de glace, le coût serait trop important. 

Les conséquences semblent donc inéluctables. "C’est véritablement aujourd’hui l’intérieur des montagnes qui se réchauffe, on a des mesures comme ça à l’Aiguille du Midi où la température se réchauffe de 0,15 degré tous les ans. Donc c’est assez considérable", observe Ludovic Ravanel, géomorphologue. D’ici à la fin du siècle et dans le pire scénario, les scientifiques prévoient la fonte de 95% du volume des glaciers alpins.


La rédaction de TF1info

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