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Une bactérie mangeuse de chair se développe dans les océans

Publié le 31 mars 2023 à 10h16
JT Perso

Source : JT 20h Semaine

Une étude publiée le 23 mars dernier alerte sur la prolifération d'une bactérie mangeuse de chair.
Vibrio vulnificus se développe dans les eaux côtières chaudes et profite du réchauffement climatique pour s'étendre.
Elle peut provoquer des infections mortelles chez les humains.

C'est une nouvelle étude qui met en lumière les dangers du changement climatique pour notre santé. Selon un article publié dans la revue Scientifique Reports, le 23 mars, avec le réchauffement des océans à travers le monde, une dangereuse bactérie se multiplie : Vibrio vulnificus. Ce germe peut provoquer d'importants dégâts sur la peau dès lors qu'une plaie entre en contact avec de l'eau de mer infectée.

Vibrio vulnificus est particulièrement active aux États-Unis, sur le littoral atlantique. Selon les scientifiques, les infections liées à cette bactérie, de la famille des vibrions comme le choléra, ont été multipliées par huit entre 1988 et 2018 et le nombre de personnes touchées chaque année pourrait doubler dans les 20 années à venir.

Présente sur les côtes françaises

Aussi appelée "bactérie mangeuse de chair", Vibrio vulnificus peut infecter les plaies des personnes et s'avérer mortelle en nécrosant et détruisant la peau, pouvant provoquer une septicémie. Selon les Centers for Disease Control and Prevention des États-Unis (CDC), la majorité des infections se déroulent lorsqu'il y a un contact direct entre une plaie et l'eau de mer durant les mois les plus chauds de l'année. Un cas sur cinq est mortel et de nombreuses victimes doivent être amputées pour éviter une infection du sang.

Son développement est directement lié au changement climatique et à la hausse de la température des océans - qui a atteint un nouveau record en début d'année. La bactérie, qualifiée de "baromètre microbien du changement climatique", se développe dans les eaux côtières chaudes et prolifère lorsque la température de l'eau de mer s'élève en moyenne au-dessus de 20°C, précise le Centre national de référence (CNR) des vibrions et du choléra. Par ailleurs, plus la salinité de l'eau est basse, plus elle se multiplie.

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"Les relations entre l'environnement et les agents de maladie sont complexes. Il est important d'être conscient que le monde change et de comment ces changements créent des risques pour notre santé", a insisté sur la chaîne NBC News Elizabeth Archer, chercheuse à l'Université d'East Anglia et autrice principale de cette étude. Difficiles à soigner, les infections dues à la bactérie demandent un traitement extrêmement coûteux s'élevant à 28 millions de dollars par an aux États-Unis.

Par ailleurs, cette bactérie mangeuse de chair pourrait aussi se multiplier sur les côtes européennes, et notamment en Méditerranée. En 2000, le CNR avertissait déjà, dans l'une de ses publications, de la présence de Vibrio vulnificus dans les eaux françaises. Une étude allemande indiquait également, en 2006, que des infections en raison de cette bactérie avaient été détectées sur les côtes de la mer Baltique.


Annick BERGER

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