Initiatives environnementales

VIDÉO - Un milliard d'arbres à planter en 10 ans, les pépiniéristes ont du mal à suivre la cadence

par Antoine LLORCA | Reportage TF1 : Nathalie Pellerin, Céline Blampain, Brice Gereys
Publié le 29 septembre 2023 à 10h52

Source : JT 20h Semaine

Depuis plusieurs années, de très nombreuses municipalités plantent des arbres.
Emmanuel Macron a lui-même fixé l'objectif d'un milliard d'arbres plantés dans les dix ans. Problème, nos pépiniéristes ne produisent pas assez d'arbustes.

Les commandes sont vertigineuses. D'ici 2026, 100.000 arbres, rien que pour la ville de Toulouse et 170.000 pour Paris. Pour la Métropole de Lyon, ça sera 300.000. Dans l'ancienne capitale des Gaules, on plante à un rythme effréné, quitte à modifier des quartiers. "On avait un grand parking qui faisait un hectare et on va le transformer complètement en square", nous explique Pierre Athanaze, vice-président de la métropole du grand Lyon, chargée de l'environnement. Les municipalités veulent tenir leurs engagements et verdir les villes pour tenter de les rafraîchir. "On gagne presque 5 degrés et en période de canicule, 8 degrés. On voit que les canicules se succèdent et sont de plus en plus longues", nous explique-t-il.

Des ruptures de stock

Face à la demande, les pépinières produisent au maximum de leur capacité. À Châtillon-sur-Chalaronne dans l'Ain, plus d'un million d'arbres poussent et beaucoup sont déjà réservés. Chaque ville a sa propre couleur. 

Ce jeudi, Bernard Kannengieser, maire DVC de Bartenheim (Bas-Rhin), est venu marquer lui-même une trentaine d'arbres achetés pour 35.000 euros. "Tout le monde plante des arbres, il a des ruptures de stock à droite et à gauche. C'est quand même mieux de le voir, c'est mon arbre", se réjouit-il. C'est la garantie qu'ils ne seront pas vendus à une autre ville. Car il n'y en aura pas pour tout le monde. En effet, le temps pour les produire est incompressible. "Un arbre, il faut 10 ans. Quand une demande va très vite et explose sur 5 années, si on n'a pas anticipé et mis en production il y a 10 ans, on ne peut pas les avoir aujourd'hui", nous explique Daniel Soupe, directeur général de la pépinière Soupe.

Toulouse s'y met

Pour sécuriser leur approvisionnement, certaines villes ont décidé de produire elles-mêmes leurs arbres. À Toulouse, cela fait un an que l'expérience est en cours. "C'est parti d'une idée de récupérer les graines qu'on avait dans les parcs de la ville de Toulouse ou dans nos serres mais aussi des fruits qu'on consommait chez nous", nous raconte Reine Mayor, horticultrice à la pépinière municipale de Toulouse.

Résultat, 3000 plants sont déjà sortis de terre, mais on est loin de l'objectif de 10000 arbres à planter pour l'automne. "Même si on produit 3000 plants, à échéance de plusieurs année, on peut estimer qu'il y aura au minimum 50% de pertes. Aujourd'hui, on est des apprentis pépiniéristes mais le bon espoir, c'est qu'on devienne de vrais pépiniéristes", concède Fabien Granier, responsable des espaces verts et jardins de la mairie de Toulouse. 

La production des 240 pépiniéristes français n'est pas suffisante pour tous les chantiers en cours dans nos villes. Une grande partie d'arbres est importée de l'Allemagne, d'Italie, d'Espagne et de Belgique.


Antoine LLORCA | Reportage TF1 : Nathalie Pellerin, Céline Blampain, Brice Gereys

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