À l'approche de la COP27, TF1info vous présente des solutions concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique.Ce vendredi, le travail est passé au crible.D'ici 2050, nos activités devront être moins gourmandes en consommation d'énergie et le rythme de nos emplois du temps mieux adapté.
À l'échelle planétaire, notre manière de travailler pollue : à elle seule, l'industrie représente 20% des émissions de CO2 en France. Sans compter le secteur tertiaire et l'organisation de notre travail. Alors, pour limiter le réchauffement climatique à 2°C maximum d'ici 2100, ce domaine a un rôle clé à jouer. Et pour y parvenir, il existe des solutions.
Limiter les émissions de l'industrie
Parmi nos métiers, la principale source de pollution se situe dans l'industrie, particulièrement l'industrie lourde : métallurgie, chimie et béton. Autant de spécialités qui font déjà de gros efforts, ayant réduit leurs émissions de gaz à effet de serre de 46% ces trente dernières années, en modernisant leurs équipements notamment. Mais pour aller encore plus loin, il existe d'autres pistes, comme la réutilisation du CO2 émis avant qu'il ne soit rejeté dans l'atmosphère, par exemple à l'aide de fours adaptés.
"On récupère le CO2 directement sur les fours, à l'aide de canalisations. Il est ensuite acheminé vers un compresseur, ce qui permet d'obtenir un gaz comprimé", explique dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article Elisabeth Badens, professeure en génie des procédés à l'université d'Aix-Marseille. Deux solutions s'offrent alors : "Soit il est stocké dans des sols, soit on le réutilise dans l'industrie, par exemple pour fabriquer des boissons gazeuses ou teindre des textiles, comme des tenues de sport, en remplacement des solvants organiques ou de l'eau".
Recyclage et seconde main
Cette solution nécessite une technologie de pointe, mais il est aussi possible de faire plus simple pour réduire son empreinte carbone. L'industrie a notamment de larges efforts à fournir en matière de recyclage. À Feuquières-en-Vimeu, dans la Somme, une usine de fenêtres velux, qui engendre 7000 tonnes de matières à recycler par an, valorise 97% de ses déchets pour leur donner une seconde vie. Les déchets de bois vont par exemple alimenter la chaudière qui à elle seule assure les besoins de chauffage des vingt bâtiments de l'usine, mais aussi être transformés en granulés pour les chaudières des particuliers. Quant à l'aluminium, il sera sous-traité à l'extérieur, puis 90% des matières seront réacheminées dans l'entreprise pour servir à nouveau à la fabrication des fenêtres.
Le recyclage est aussi un enjeu pour le secteur tertiaire et ses 20 millions d'employés. Dans l'immeuble du comité d'organisation des Jeux Olympiques de Paris 2024, tout a été pensé pour le réemploi, puisque après la compétition, ce comité sera dissous. Dans les bureaux, situés à Saint-Denis, en région parisienne, une partie du matériel utilisé est d'occasion, l'autre est neuve, mais sera réutilisée ailleurs. "Tout le mobilier est en location, (...) les moquettes et faux planchers représentent 20.000 mètres carrés réutilisés sur d'anciens bureaux réaménagés, tout comme les cloisons", détaille Agnès Duteuil, responsable services généraux et immobilier des Jeux.
La consommation énergétique des bureaux, un défi épineux
D'ici 2050, nos bureaux devront aussi réduire leur consommation d'énergie fossile. Dans l'entreprise Celsius Energy, spécialisée dans la géothermie de surface et située à Clamart, dans les Hauts-de-Seine, le mouvement est déjà lancé, notamment pour le chauffage et la climatisation. Tous deux représentent plus de 50% de la consommation énergétique et une grande part des émissions de CO2. "Dans ce bâtiment, on a installé une solution innovante : on a remplacé le gaz par l'énergie du sous-sol, et grâce à cela, on chauffe et on climatise l'ensemble du bâtiment", explique Cindy Demichel, la co-fondatrice et présidente. De quoi "réduire par quatre la consommation d'énergie et par dix les émissions carbone associées", ajoute-t-elle.
Concrètement, tout se passe sous terre : des canalisations transportent un fluide à une profondeur de 170 mètres, là où la température oscille entre 14 et 15 degrés. Elles captent les "calories" du sol, des quantités de chaleur remontées ensuite vers la surface, dans une pompe à chaleur. Cette énergie est alors transférée dans le circuit de chauffage et de climatisation du bâtiment. Grâce à cette technique révolutionnaire, l'entreprise a réduit son empreinte carbone de 90%.
Enfin, c'est aussi par l'organisation du travail qu'il est possible d'agir. Le télétravail a par exemple un effet, en limitant nos déplacements. Une salariée qui vit à Chaufour-Notre-Dame, un village de la Sarthe, rallie son lieu de travail, au Mans, en parcourant 22 km aller-retour avec sa voiture, soit la moyenne nationale en France. Ce qui représente 4,4 kg de CO2 par jour, une pollution qu'elle n'émet pas en travaillant à la maison. À l'échelle d'une ville comme Le Mans, si un salarié sur cinq télétravaille, soit 10.000 personnes, ce sont en une journée 44 de tonnes de CO2 en moyenne qui seraient économisées. Reste que la hausse de consommation d'énergie à domicile doit aussi être prise en compte.