Une étude pointe le réchauffement constant de la température des océans du globe.Ce phénomène a un impact méconnu mais important sur la hausse du niveau des mers.TF1info vous explique pourquoi.
Le phénomène est particulièrement scruté à travers le monde : la hausse du niveau des mers est l'une des conséquences les plus dévastatrices du changement climatique. Selon les dernières données de l'Organisation météorologique mondiale, le niveau moyen de la mer a battu un record de hauteur en 2021, puisqu'il est monté en moyenne de 4,5 millimètres par an sur la période 2013-2021. Une hausse due à la fonte des glaces de l'Arctique, de l'Antarctique et du Groenland notamment, mais pas seulement. L'augmentation des températures des océans y joue également un rôle important.
Une eau plus chaude qui se dilate
Le réchauffement de ces grandes étendues bleues - qui ont enregistré un nouveau record de chaleur en 2022 - amplifie le phénomène. "Cette augmentation des températures conduit aussi à une augmentation du niveau des mers, parce qu'une eau plus chaude est moins dense et occupe un volume plus important. C'est ce que l'on appelle la dilatation thermique, avec un volume d'eau qui se réchauffe et augmente, ce qui fait monter le niveau des mers", explique à TF1info Laurent Bopp directeur de recherche au CNRS. Une contribution importante : "On estime que cela participe à un peu moins de la moitié de l'élévation des mers, ce qui est tout de même très significatif", précise le chercheur.
Un phénomène d'autant plus impactant que des océans plus chauds influent également sur la fonte des glaces, "particulièrement en Antarctique, où la fonte de la calotte, et en particulier de ce que l'on appelle les ice-shelf - ces grands plateaux glaciaires qui reposent sur l'océan - fondent notamment via l'océan qui est juste en dessous et qui se réchauffe", détaille le spécialiste qui précise que ce phénomène est "moins vrai pour le Groenland".
450.000 déplacés climatiques en France ?
Cette donnée inquiète même s'il reste encore difficile de mesurer l'impact de la fonte de l'Antarctique sur l'élévation du niveau des mers et la rapidité du phénomène. "L'augmentation moyenne du niveau des mers aujourd'hui est de 4 millimètres par an, mais on mesure une forte accélération de cette hausse, liée à la fonte des glaces, mais aussi à la vitesse à laquelle l'océan se réchauffe", avertit toutefois Laurent Bopp.
Selon une étude publiée en février dernier par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), la hausse du niveau des océans pourrait atteindre les 30 centimètres d'ici à 2050, soit autant qu'au cours du siècle passé. Un phénomène dévastateur pour les habitats côtiers et qui touche déjà de nombreux littoraux, notamment en France. Si rien n'est fait, quelque 450.000 déplacés climatiques, principalement sur la façade Atlantique et la partie nord de l’Hexagone, pourraient devoir quitter leur terre d’habitation dans les prochaines décennies.
À l'échelle de la planète, selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (Giec), le nombre annuel de personnes exposées aux inondations côtières devrait passer d'un peu plus de 100.000 à entre 1,52 et 3,65 millions de 2030 à 2100, si rien n’est fait pour anticiper ce changement majeur. Et ce dans l'hypothèse optimiste où les pays du monde parviendraient à limiter le réchauffement climatique à 2°C.
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