Après la COP 27, quelles aides financières pour les pays du Sud ?

Léa Tintillier | Reportage TF1 Justine Corbillon, Caroline Blanquart, Maureen Alibert
Publié le 20 novembre 2022 à 21h00

Source : JT 20h WE

La COP 27 s’est terminée ce 18 novembre 2022 en Égypte.
Pendant l’évènement, les délégations ont réclamé plus de justice climatique.
Un fonds mondial pour le climat de 50 milliards d’euros a été décidé.

La justice climatique. C’est ce qu’ont réclamé pendant toute la Cop 27 des citoyens de pays émergents aux dirigeants des pays du monde réunis au même moment à quelques mètres, à Charm El-Cheikh, en Égypte. "La justice climatique est un droit, pas seulement pour les riches et les blancs", scande la foule. 

À l’intérieur, c’est aussi le cœur des débats. Les pays développés sont responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre, mais ce sont les pays pauvres qui en payent le plus les conséquences, comme les inondations monstres cet été au Pakistan qui ont touché 33 millions d’habitants. "La planète brûle et nous brûlons en première ligne. Nous sommes l’épicentre du changement climatique", a affirmé Sherry Rehman, ministre pakistanaise du changement climatique. "C’est une situation que nous n’avons pas créée mais pour laquelle on nous demanderait injustement de payer ?", a poursuivi Shawn Edward, ministre du Développement durable de Sainte-Lucie. 

Un fonds mondial pour le climat de 50 milliards d’euros

Payer. Yamina Saheb, spécialiste des politiques énergétiques, explique que les pays industrialisés ont promis de le faire davantage. Ils ont déjà commencé avec un fonds vert pour le climat destiné à financer des projets dans les pays en développement. "Les 50 milliards d’euros mobilisés dans le cadre du fonds mondial pour le climat ont permis de financer 210 projets dans les pays en développement. Un projet très connu est celui des transports publics électriques, des bus électriques, dans plusieurs pays d’Amérique latine, l’Uruguay, le Paraguay…", explique-t-elle. 

Parmi les autres projets en cours, 25 millions de dollars pour aider les Maldives à s’adapter à la montée des eaux, 26 millions pour développer les énergies renouvelables en Afrique de l’Ouest, 125 millions pour protéger la barrière de corail. Si les pays riches sortent le carnet de chèques, c’est parce qu’ils savent que les conséquences du réchauffement climatique concernent la planète entière, avec des mouvements de population considérables à venir. L’humidité et la chaleur vont rendre de nombreux endroits de la planète tout simplement inhabitables dans moins de 50 ans. "Une grande partie de l’Afrique, le pourtour méditerranéen qui est très vulnérable, du côté des États-Unis, la Floride, l’Asie du sud-est qui est vulnérable", explique Yamina Saheb. 

Il pourrait y avoir, d'ici à 2050, 250 millions de réfugiés climatiques qui migreraient dans des pays voisins. Un chiffre qui pourrait être moins élevé si tous les pays du monde arrivaient à limiter collectivement le réchauffement climatique. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Justine Corbillon, Caroline Blanquart, Maureen Alibert

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