VIDÉO - La punaise diabolique, ce parasite venu d’Asie qui sème le trouble en Corse

Léa Tintillier | Reportage TF1 Lorraine Poupon, Philippe Pelletier
Publié le 3 novembre 2022 à 15h30

Source : JT 13h Semaine

Depuis un an, les punaises diaboliques, venues d'Asie, sont arrivées en Corse.
Elles s’attaquent directement aux noisettes.
Les pertes des producteurs sont immenses dans les plaines.

Elles viennent d’Asie et menacent toute une filière. Les punaises diaboliques s’attaquent directement aux noisettes. Dans la casserie de Cervioni, Alain Piras n’a pas d’autre solution que de trier chaque fruit à la main. "La punaise pique les noisettes quand elles sont en formation, quand elles sont tendres, vertes. Parce qu’après, elle ne peut plus les piquer. Elle n’est pas noire, mais si vous la mangez, elle est amère", déplore Alain. 

Les noisettes touchées sont immangeables et donc invendables. Les pertes sont immenses. "Avant, en une journée, on arrivait à faire 300 à 400 kilos de noisettes décortiquées saines, prêtes à vendre. Maintenant, si on fait 100, c’est le maximum", s’alarme un producteur. 

En Corse, il n’y a pas de prédateur de la punaise diabolique. Elle est arrivée sur l’île il y a un an. Pour lutter, les producteurs font avec les moyens du bord. "J’achète deux pièges à phéromones qui, pour l’instant, sont le seul moyen de lutte contre la punaise. La phéromone attire la punaise qui vient se coller contre un film englué. Elle se débat, elle tombe dans un bac rempli d’eau avec du savon qui l’empêche de s’envoler", explique une productrice. 

Les producteurs espèrent l’introduction de son prédateur

Dans le verger de Marius Zereni, les pièges n’ont pas fonctionné. Il a perdu 20% de sa récolte cette année. "On a mis que cinq pièges. Sur les cinq pièges, on peut dire qu’on a déjà récolté peut-être 2000 ou 2500 punaises. Ça ne veut pas dire qu’on les a atténuées à 100%", prévient Marius. Pour l’instant, le ravageur s’attaque surtout aux vergers des plaines. Les exploitations en montagne sont épargnées. 

Florence Marsili est productrice de pâte à tartiner à base de noisettes. Elle produit elle-même sa matière première. Après le passage de la punaise diabolique, elle doit se fournir autrement. "À cause d’elle, on a eu seulement un cinquième de notre récolte annuelle et on a dû commander de la noisette avec IGP du Piémont, et ça a un coût. Notre coût de revient a doublé", affirme Florence. Malgré tout, elle n’augmentera pas tout de suite le prix de ses pots. 

Pour régler définitivement le problème, les producteurs sont maintenant nombreux en Corse à espérer l’introduction du prédateur de la punaise diabolique : la guêpe samouraï. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Lorraine Poupon, Philippe Pelletier

Tout
TF1 Info