"Un carnage" : pourquoi ces centaines de poissons morts dans une rivière des Hautes-Alpes ?

Léa Tintillier | Reportage TF1 Pauline Lefrançois, Henri-Paul Amar
Publié le 15 avril 2022 à 11h05

Source : JT 13h Semaine

Des centaines de poissons morts ont été retrouvés échoués ces derniers jours au bord de la Durance, dans les Hautes-Alpes.
Alors qu'une enquête judiciaire a été ouverte, le JT de TF1 s'est rendu sur place.

David et Éric sont écœurés. Depuis une semaine, avec leurs amis pêcheurs, ils retrouvent chaque jour des centaines de truites mortes, échouées au bord de la Durance, sur des dizaines de kilomètres. Ces poissons ont été asphyxiés par la vase après la vidange d’un barrage hydraulique à Briançon (Hautes-Alpes). "Les sédiments, ce sont des graviers et de la vase, qui s’est accumulée pendant maintenant une dizaine d’années au fond du barrage, et qui ont été expulsés lors de la vidange", explique David dans le reportage de TF1 ci-dessus. 

Les truites fario sont une espèce protégée. Pour ces pêcheurs, c’est la mort d’un écosystème tout entier dans la rivière. Ils se disent "à la fois furieux et à la fois effondrés. Effondrés pour toutes les conséquences qu’il va y avoir. Pour reconstituer un tel milieu, c’est minimum trois ans, voire quatre ans", poursuit Éric. 

La fédération de pêche des Hautes-Alpes, qui dénonce une "véritable catastrophe écologique", a porté plainte. C'est début avril que le concessionnaire du barrage, qui sert à produire de l’électricité, a procédé à sa vidange décennale. Une mesure de sécurité. Dans un communiqué, l’entreprise explique que tous les moyens ont été mis en œuvre pour minimiser les impacts de cette opération sur l’environnement. 

"J’attends de la transparence et des explications"

Mais le maire de Briançon, actionnaire de cette filiale d’EDF, veut comprendre ce qu’il s’est passé. "Je ne peux pas me satisfaire aujourd’hui de voir cette catastrophe environnementale, je ne peux pas me satisfaire de voir dans quel état est la rivière. J’attends tout simplement de la transparence et des explications, et je crois que toute la population les attend", affirme-t-il. 

Autorisée par la préfecture, c’est la date de la vidange qui pose question aux Briançonnais. Selon eux, il aurait peut-être fallu attendre la fonte des neiges pour éviter ce bouchon. "C’est un carnage ! Nous on fait tout pour garder nos belles rivières en montagne", s’insurge un habitant. "C’est peut-être un geste qui aurait pu être évité, mais après, si on veut de l’électricité, il faut que le barrage fonctionne", affirme un autre. Le procureur de Gap a ouvert une enquête judiciaire pour pollution. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Pauline Lefrançois, Henri-Paul Amar

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