La sècheresse est entretenue par les fortes chaleurs.Même l'eau de mer atteint des records, avec 30,7 °C enregistrés au large de la Corse la semaine dernière.Si cela ravit les baigneurs, cela menace en revanche la faune sous-marine.
Piquer une tête dans une mer à 26°C sur la côte varoise, c'est devenu la norme ces dernières semaines. Alors que certains baigneurs se réjouissent de la situation, d'autres se questionnent sur le réchauffement climatique. Une interrogation partagée par les scientifiques, car la Méditerranée atteint des records cet été : jusqu'à 30 °C fin juillet, du jamais vu.
Cette canicule marine est scrutée de très près par les biologistes marseillais de l'Institut Méditerranéen d'Océanologie. Plusieurs fois par semaine, ils plongent pour faire l'inventaire des dégâts. Ils sont particulièrement inquiets pour les gorgones. Ces coraux, qui devraient être d'un rouge éclatant, sont particulièrement sensibles aux changements de température et beaucoup sont endommagés. "Il y a un peu plus de nécroses à dix mètres de profondeur, ce qui traduit ce réchauffement auquel on assiste actuellement. Ces organismes souffrent et donc sont partiellement morts", détaille Sandrine Ruitton, maître de conférence à l'Institut Méditerranée d'Océanologie.
Surmortalité des poissons
En plus de l'asphyxie des coraux, les scientifiques observent une surmortalité des poissons, des coquillages et la prolifération d'espèces invasives. Le poisson-lion originaire de la mer Rouge a colonisé la mer Égée. Le barracuda, encore rare il y a quelques années, pullule dans les eaux marseillaises. La surpopulation de méduse devient préoccupante.
L'Institut d'océanologie de Marseille compile depuis les années 80 tous les relevés de températures sous-marines. Depuis 20 ans, ces températures ne cessent d'augmenter, avec des conséquences inquiétantes : "On aura moins de ressources par exemple, en poisson, disponible, sir les herbiers sont touchés, on aura moins de production d'oxygène, ce qui veut dire aussi une atteinte pour nos ressources et pour notre qualité de vie, tout simplement" affirme Sandrine Ruitton. Une tropicalisation de la Méditerranée où le réchauffement serait vingt fois plus rapide que dans les autres mers et océans du globe.
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