Érosion côtière : quelles sont les 126 communes classées prioritaires qui vont devoir agir ?

par La rédaction de TF1info | Reportage Y. Chambon, C. Arfel
Publié le 5 mai 2022 à 13h08, mis à jour le 5 mai 2022 à 15h54

Source : JT 13h Semaine

Sur les bords de mer, 126 communes de métropole et d'Outre-mer vont devoir prendre des mesures pour anticiper l'érosion des côtes.
Parmi ces villes, il y a Lacanau, en Gironde, où le 13H de TF1 s'est rendu.
Consultez dans cet article la liste des communes concernées.

126 communes, en métropole et dans les Outre-mer, sont classées prioritaires face à l'érosion côtière. La majorité sont situées sur les côtes atlantiques et de la Manche (notamment 41 en Bretagne, 16 en Normandie, 31 en Nouvelle-Aquitaine). Toutes devront se plier à une liste de nouvelles contraintes d'urbanisme. Leurs maires devront notamment réaliser des cartes du risque de recul du littoral à 30 ans et 100 ans, cartes qui serviront de base à de nouvelles règles d'aménagement du territoire, allant jusqu'à des interdictions de construire. La liste, publiée samedi 30 avril au Journal officiel, sera révisée au moins tous les neuf ans.

Parmi ces 126 communes, figure Lacanau, en Gironde. Laurent Rondi gère le Lacanau Surf Club, une institution de la ville qui va devoir être déplacée dans les prochaines années. "On est idéalement positionné, presque les pieds dans l'eau. Jusque-là c'était une image, mais potentiellement, d'ici quelques années, on pourrait se retrouver réellement les pieds dans l'eau", déplore le commerçant.

Car à Lacanau, la terre recule d'1,5 mètre en moyenne chaque année. En conséquence, d'ici dix ans, la plage centrale aura totalement disparu. Les habitants de la ville, eux, attendent des travaux dont ils entendent parler depuis des années. "Au lieu de dépenser de l'argent en études, en projets, en réunions, etc., il vaudrait mieux faire directement des travaux. Comme ça, le problème serait réglé", estime l'un de ces habitants. Un autre abonde : "Les travaux, il faudrait les anticiper. Ne pas attendre de vivre encore une catastrophe comme en 2014."

À Lacanau, "la cartographie est déjà un peu faite"

Le commerce de Caroline Bayonnette, propriétaire du Lacanau Beach Massage, est en première ligne. Elle va devoir déménager son salon de massage situé face à la mer, à contrecœur. "Mon commerce est menacé. J'espère que je pourrais rester là, parce que c'est quand même ma septième année et j'ai l'impression de faire partie des meubles maintenant. Je suis la masseuse de la plage et c'est un plus pour le tourisme", témoigne-t-elle.

D'ici cinq ans, la ville prévoit de remplacer les parkings par une esplanade et de renforcer sa protection. C'est un chantier gigantesque qui sera en grande partie financé par l'État. "La cartographie est déjà un peu faite, puisqu'on a les projections à 25 et 50 ans", détaille Laurent Peyrondet, le maire de Lacanau.

Avec les nouvelles contraintes d'urbanisme, dans les zones exposées à l'horizon de 30 ans, les nouvelles constructions seront interdites dans les communes concernées, mais avec des exceptions pour l'extension de bâtiments existants ou l'installation de services publics et de nouvelles activités économiques nécessitant la "proximité immédiate" de la mer. Les zones à l'horizon 100 ans restent constructibles, avec à terme une obligation de démolition quand la menace se rapprochera.

Selon les chiffres officiels, 864 communes sont "plus particulièrement vulnérables" aux submersions marines, phénomènes d'inondation temporaire des zones côtières par la mer, notamment lors des tempêtes, qui vont augmenter avec la hausse du niveau de la mer provoquée par le réchauffement climatique. Et 1,5 million d'habitants vivent dans ces zones inondables littorales.


La rédaction de TF1info | Reportage Y. Chambon, C. Arfel

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