Chaque été, les deux plus grandes îles d'Italie, la Sardaigne et la Sicile, accueillent des centaines de milliers de visiteurs.Un attrait qui a un coût environnemental important pour leurs plages de sable blanc.Pour tenter de limiter l'impact des visiteurs, les autorités ont décidé de limiter le nombre de personnes sur place.
Des plages de sable blanc et des eaux bleues turquoises… Un décor de carte postale qui attire chaque été des centaines de milliers de touristes venus du monde entier sur les deux plus grandes îles d'Italie : la Sicile et la Sardaigne. Une popularité qui a un coût environnemental important alors que des touristes peu scrupuleux n'hésitent pas à y laisser leurs déchets quand d'autres en profitent pour voler du sable revendu à prix d'or sur Internet. Des comportements qui mettent en danger ces écosystèmes particulièrement fragiles.
Pour tenter de limiter cet impact humain, l'Italie a décidé, pour cet été 2023, de renforcer les conditions d'accès à certaines de ses plages les plus prisées. C'est le cas de celle de Baunei, un village situé dans une région reculée à l'est de la Sardaigne. Si la commune limite depuis plusieurs années le nombre de baigneurs autorisés à se rendre sur ses plages de sable blanc qui s'étendent sur près de 40 km, elle a encore durci ses critères cette année.
Des comportements "choquants et dégoûtants"
"Notre territoire se compose principalement de hautes falaises déchiquetées où vivent des mouflons et des faucons et d'une douzaine de plages où tout le monde se rend. C'est trop", explique à CNN le maire de Baunei, Stefano Monni. L'accès à quatre plages est ainsi réglementé pour cet été : celles de Cala dei Gabbiani et Cala Biriala n'accueilleront pas plus de 300 visiteurs par jour, celle de Cala Goloritze sera limitée à 250 visiteurs par jour, et Cala Mariolu, la plus grande, a désormais une limite quotidienne de 700 personnes, alors qu'elle accueillait près de 2000 touristes chaque jour les années précédentes.
1500 touristes par jour à La Pelosa
Par ailleurs, les personnes souhaitant se rendre sur Cala Goloritze, accessible uniquement à pied ou en bateau, devront s'acquitter d'un droit d'entrée de six euros. Et pour réserver sa place sur l'une des quatre plages, il faudra télécharger une application et s'inscrire au moins 72 heures avant le jour J. Des restrictions nécessaires alors que les plages de Baunei abritent des espèces animales protégées et que la région accueille chaque année près de 300.000 visiteurs.
La petite commune de Baunei n'est pas la seule à tenter de limiter le tourisme de masse. Celui de Stintino, situé sur la côte nord de la Sardaigne, a également décidé de restreindre l'accès à sa plage de corail rosé de La Pelosa, l'une des plus fréquentées d'Italie. Cet été, le nombre de touristes autorisés sur l'étendue de sable sera limité à 1500 par jour et il faudra s'acquitter d'un droit d'entrée de 3,50 euros. Une décision prise alors qu'au mois d'août dernier, les autorités ont pu compter jusqu'à 38.000 personnes sur le site. "C'était choquant et dégoûtant. Cela a détruit l'habitat naturel, entraînant une érosion du sable et les touristes jetaient des déchets sur les dunes de sable, ce qu'ils ne feraient jamais chez eux", a dénoncé sur CNN Rita Limbania Vallebella, maire de Stintino.
Sur la plage, les chiens, les fumeurs et les voleurs de sable sont aussi interdits. Les serviettes de plage sont également proscrites et seuls les tapis de plage sont autorisés, sous peine d'une amende de 100 euros. Une mesure prise pour protéger le précieux sable de la plage, car ce dernier colle aux serviettes mouillée contrairement aux nattes en fibre ou en paille.
Un rôle crucial pour des espaces en danger
En Sicile, sur l'île de Lampedusa, les autorités ont restreint l'accès à l'île Pélagie et sa plage d'Isola dei Conigli, régulièrement désignée comme l'une des plus belles plages du monde. Jusqu'à présent, son accès était limité à 1500 personnes par jour avec un droit d'entrée de deux euros. Désormais, seules 350 personnes sont autorisées à s'y rendre le matin et 350 l'après-midi. Les réservations se font par Internet et celles qui sont autorisés à pénétrer sur la plage doivent respecter un code strict : les chaises longues et les matelas d'eau flottants sont interdits et le bruit doit être réduit au maximum. La liste des îles ayant pris ce genre de mesure s'allonge d'année en année en Italie : la plus petite île volcanique de Lampedusa, Linosa, n'autorise dorénavant que 200 visiteurs par jour sur son sol, quand l'île de Giglio, située au large de la Toscane, a instauré une taxe d'atterrissage de trois euros.
Ces mesures visent à protéger des écosystèmes en dangers, alors que les plages de sable à travers le monde sont menacées par le changement climatique dû aux activités humaines. La montée des océans pourrait faire disparaître près de la moitié de ces étendues d'ici à 2100 et le tourisme de masse accélère le phénomène, en amplifiant l'érosion de ces espaces. Les plages ont pourtant un rôle crucial pour protéger les littoraux des tempêtes et des inondations.
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