En Allemagne, c'est un virage amorcé il y a vingt ans.Le pays a mis à l'arrêt ses trois dernières centrales nucléaires.Il prévoit de produire 80 % de son électricité avec les éoliennes et les panneaux solaires, à l'horizon 2030.
Pour l'Allemagne, c'est la fin d'une histoire nucléaire qui aura duré plus de 60 ans. Ce samedi après-midi, des militants écologistes s'étaient réunis le temps d'un adieu festif. Le logo rouge et jaune anti-nucléaire, connu de tous les Allemands depuis les années 1970, est à ranger ce soir dans les boîtes à souvenir. "C'est un événement de renoncer à l'énergie nucléaire. Et ça donne une impulsion à toute l'Europe pour dire qu'on est capable de vivre sans politique énergétique dangereuse", assure un militant.
Une résolution prise dans la foulée de la catastrophe de Fukushima
L'Allemagne avait décidé de tourner définitivement le dos au nucléaire juste après la catastrophe de Fukushima. Douze ans plus tard, l'objectif est atteint. Pourtant, la classe politique allemande reste divisée. La transition énergétique qui s'ouvre constitue un immense défi. Il va falloir se passer de centrales nucléaires, mais aussi rapidement des centrales à charbon, qui aujourd'hui fournissent un tiers de l'électricité du pays.
L'importation d'électricité depuis les pays voisins ne saurait être une solution de long terme. Pour compenser l'abandon de l'énergie nucléaire, le pays mise sur les énergies renouvelables. Les éoliennes, il faudrait en construire quatre tous les jours pendant des années. Pour les panneaux solaires, il faudrait installer l'équivalent de 40 terrains de football au quotidien.
L'objectif final est d'avoir 80 % d'énergie propre en 2030. Mais ces chantiers étant titanesques, les centrales à charbon vont être particulièrement sollicitées ces prochaines, avec un bilan carbone désastreux.
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