Une colonie de fourmis électriques a été récemment découverte près de Toulon.D’où vient-elle ? Faut-il s’en inquiéter ?Voici trois questions sur cette espèce invasive.
1,5 millimètre mais une véritable menace pour la biodiversité. Début octobre, la fourmi électrique a été détectée pour la première fois sur le territoire métropolitain français par un chercheur. C'est à Toulon que la Wasmannia auropunctata a été repérée. Jusqu'à présent, cette espèce d'Amérique du Sud n'avait été observée qu'une fois en Europe. TF1info vous parle de ces fourmis, dont la présence en France n'est pas une bonne nouvelle.
Comment-a-t-elle été détectée en France ?
Elles ont été filmées à Toulon par un jeune étudiant en biologie. Passionné, il les voit par hasard sur sa terrasse et s’interroge parce qu’il ne les reconnaît pas. "Le fait qu’elles soient aussi près d’habitations et donc assez petites, avec une forme caractéristique que je ne connaissais pas, je me suis dit ‘c’est quand même bizarre’ parce que les fourmis d’ici, j’arrive quand même à les reconnaître", explique le jeune étudiant, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. Il cherche alors dans le livre Fourmis d’Europe occidentale, en vain. L’espèce n’avait encore jamais été vue en France. Théophile contacte des spécialistes qui identifient la Wasmannia auropunctata, dite fourmi électrique ou petite fourmi de feu en raison de sa piqûre douloureuse. Chez l'homme, outre des piqûres douloureuses, la fourmi électrique peut provoquer des chocs anaphylactiques parmi les personnes allergiques.
"Donc là, je commence à comprendre que ce n’est pas une fourmi française, je commence à comprendre que c’est une fourmi dangereuse et invasive", poursuit ce jeune passionné. La fourmi électrique serait arrivée en France par le biais d’un transport de plante.
Où était-elle jusqu’ici ?
À l’origine, on trouve la fourmi électrique en Amérique du Sud. Elle avait déjà envahi l’Australie, la Chine et les États-Unis. En Europe, la fourmi n’avait été répertoriée qu’à Malaga, en Espagne. L’éradication de ces insectes a un coût très élevé. En Polynésie française, on consacre des millions d’euros pour essayer de l’éradiquer. Une mission quasi impossible tant la croissance des colonies est exponentielle. Dans le Queensland, en Australie, qu'elle a colonisé depuis 2006, 30 millions de dollars ont déjà été dédiés à la lutte contre Wasmannia auropunctata.
"Il faut voir que dans les zones où elle est dominante, c’est 20.000 individus par mètre carré, donc dans un parc comme ça qui fait à peu près deux hectares, ça ferait à peu près 500 millions d’individus", explique Audrey Dussutour, biologiste, directrice de recherche au CNRS.
Faut-il s’inquiéter ?
Les biologistes prennent l’affaire très au sérieux. Car cette espèce a des effets ravageurs sur l’écosystème. Elle chasse d’abord les autres insectes. Leur départ appauvrit la flore. Par conséquent, les reptiles et les oiseaux n’ont plus de nourriture et s’en vont. À Toulon, les colonies sont encore assez petites pour être exterminées mais il faut pour cela que le gouvernement propose un plan d’éradication. Ce qui n’a pas encore été fait.