VIDÉO - "Je ne suis pas tranquille" : à Cerbère, les habitants surpris par la rapidité de l'incendie

par M.L | Reportage TF1 Antoine Cazabonne et Jean-Vincent Molinier
Publié le 16 avril 2023 à 21h23

Source : JT 20h WE

Un incendie s'est déclenché ce dimanche matin sur la commune de Cerbère, attisé par la tramontane toute la journée.
Près de 1000 hectares ont été parcourus par les flammes.
La ville est comme coupée du monde : les routes ont été bloquées et 300 habitants ont été évacués.
Certaines maisons ont déjà été touchées, des situations très angoissantes pour les riverains.

Les flammes se sont déclarées au milieu des lotissements, laissant échapper des manteaux de fumée. Les habitants de Cerbère tentent de protéger eux-mêmes leur quartier avec des bidons d'eau. L'un d'entre eux traverse à la hâte un jardin avec un attirail de protection improvisé, un casque de ski et un masque chirurgical, pour aller éteindre tant bien que mal des herbes sèches qui s'embrasent. "C'est en attendant les pompiers, j'espère qu'ils vont venir, peut-être qu'ils nous ont vus", lance-t-il dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article. "Quand les terrains ne sont pas entretenus, voilà ce qui arrive", peste le riverain.

Ce dimanche après-midi, de nombreux habitants de la commune des Pyrénées-Orientales se sont retrouvés piégés par la course des flammes. Un violent incendie a commencé à embraser la forêt aux alentours dès le matin, ravageant au total au fil de la journée 930 hectares, une rapidité qui s'explique par la sécheresse historique que connaît le département depuis des semaines. "Avec la tramontane qui va à 100 km/h, le feu progresse à toute vitesse, il approche des habitations", constate un riverain, derrière son masque respiratoire. "Je ne suis pas tranquille."

"Le feu ne fait que repartir sans cesse"

Perdus, les résidents tentent de comprendre ce qu'il se passe, tandis que dans un autre quartier, une maison commence déjà à brûler. "C'est une maison qui contient beaucoup de bois, donc le feu ne fait que repartir sans cesse", explique une pompière à l'œuvre devant la façade calcinée. Rapidement, les autorités ont donné l'ordre aux habitants proches de la gare de la commune de quitter leur domicile. "Ordre d'évacuation, direction le port", annonce au mégaphone un gendarme en arpentant les rues à bord de son véhicule, avant de déclencher la sirène. 

À la hâte, une mère de famille installe sa fille en bas âge dans la voiture, et emporte quelques affaires en urgence. "J'ai quelques jouets, à manger, un goûter... On essaie de penser à tout mais avec le stress, c'est un peu compliqué", glisse-t-elle. Les évacués ont été redirigés dans un gymnase, où ils affrontent des heures d'attente et de doute. "Je suis un peu angoissée pour mon appartement, je ne sais pas s'il est touché ou non", lance l'une d'entre eux. "Le courant a été coupé vers une heure, et ensuite, il y a eu beaucoup de fumées, les terrasses étaient toutes noires", rembobine une autre.

Certains sont tout de même parvenus à rentrer chez eux, comme un homme dont les pompiers ont protégé le domicile, mais le sol du jardin est encore fumant. "J'ai peur que ça reprenne, j'ai du bois partout, alors j'arrose un peu", explique-t-il, en dirigeant son tuyau d'arrosage vers des arbres déjà noircis, à l'écorce calcinée

Au total sur la commune, deux maisons ont été brûlées, 180 personnes sont confinées et 300 autres ont été évacuées. En début de soirée, l'incendie était toujours hors de contrôle et progressait désormais en direction de l'Espagne. Cerbère n'est toujours pas hors de danger, après qu'un deuxième foyer s'est déclaré en fin d'après-midi. Dans la nuit, le vent devrait faiblir, mais il pourrait repartir de plus belle dès lundi matin, avec des pointes qui pourraient monter à 80 km/h. Le travail des pompiers est donc loin d'être terminé, ils espèrent réussir à freiner la progression des flammes avant l'aube. 


M.L | Reportage TF1 Antoine Cazabonne et Jean-Vincent Molinier

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