Les flammes continuent de ravager le Canada, notamment dans le sud-ouest du pays.Un passager d'un avion survolant les incendies a capturé un impressionnant panache de fumée, qui se diffusait sur des centaines de mètres à une haute altitude.Si plus d'un millier de feux sont encore actifs dans le pays, le front ouest semble toutefois connaître enfin une légère accalmie.
Alors que le Canada se bat depuis plusieurs mois contre des mégafeux, l'ampleur de la catastrophe est perceptible jusque dans le ciel, à des milliers de mètres d'altitude. D'immenses colonnes de fumées blanches s'élevant au milieu des nuages ont été filmées par un internaute depuis le hublot d'un avion qui survolait West Kelowna, dans la province de Colombie-Britannique, dans le sud-ouest du pays. Une région où les brasiers se comptent toujours par centaines.
Here’s what 37,000 ft above Kelowna, BC looks like due to the wild fires. 🤯 pic.twitter.com/IuRIHb3WsY — Made In Canada (@MadelnCanada) August 22, 2023
Cet immense panache qui semble encore fumant s'étire sur des centaines de mètres, un panorama effrayant qui obstrue le paysage. La vidéo, postée il y a deux jours sur le réseau TikTok, avait été tournée jeudi dernier à plus de 11.000 mètres de hauteur, a précisé le propriétaire du compte, nommé Isaac Miller. La séquence a rapidement cumulé 2,5 millions de vues, tandis que parmi les nombreux commentaires, les internautes déploraient une scène "terrifiante", "folle", "irréelle"... Certains se sont aussi montrés étonnés par la forme impressionnante de ces fumées, qui se détachent avec une grande précision à l'image et qu'ils ont comparées à du "chou-fleur" ou de la "mousse polyuréthane".
La barre des 15 millions d'hectares brûlés franchie
Cette différence d'aspect s'explique par des changements de perspective et d'éclairage, mais aussi la réaction des particules de fumée à différentes altitudes, explique le magazine américain Newsweek. Selon la Nasa, ces particules se dispersent de plus en plus, au fur et à mesure qu'elles s'élèvent haut dans l'atmosphère, donnant l'impression que les panaches de fumée sont moins denses qu'au sol.
Ce jour-là, les fumées n'entravaient pas pour autant la circulation des avions. Le lendemain, l'espace aérien au-dessus de l'aéroport international de Kelowna a été fermé et la plupart des vols annulés pour laisser plus de place aux équipes aériennes des pompiers, engagées dans la lutte contre les feux, et garantir "la sécurité de notre communauté", relate la CBC canadienne. Le même jour, l'état d'urgence avait été déclenché dans la province. Depuis, les vols ont repris à l'aéroport, mais sur une plage horaire restreinte.
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La province de Colombie-Britannique, la plus à l'ouest du pays, recense encore à ce jour quelque 27.000 déplacés et plus de 380 feux actifs. Quant à West Kelowna, 90 bâtiments ont été détruits dans cette ville d'environ 30.000 habitants, selon les dernières estimations des pompiers. Sur l'ensemble du Canada, qui connaît sa pire saison de feux de forêt jamais enregistrée, la barre des 15 millions d'hectares brûlés a été franchie mardi, soit davantage que la superficie de la Grèce et plus du double du dernier record pour le Canada, datant de 1989. Plus d'un millier de feux sont encore actifs dans le pays, touché d'est en ouest, et plus de 650 sont non maîtrisés.
La météo des derniers jours a toutefois aidé les pompiers à ralentir la progression des flammes dans l'ouest. Deux ordres d'évacuation ont été levés pour une poignée de localités, a expliqué mardi le chef des pompiers de West Kelowna Jason Brolund à la chaîne CBC. "C'est un pas dans la bonne direction", a-t-il lâché, parlant d'une "mince lueur d'espoir". Mais "dans certains secteurs, la destruction est totale, il ne reste plus rien", a-t-il cependant expliqué, mettant en garde les résidents que le retour s'annonce "très difficile".
Jusqu'alors, les incendies n'ont heureusement fait aucune victime, ont précisé les pompiers. Le Canada est confronté ces dernières années à des événements météorologiques extrêmes dont l'intensité et la fréquence sont accrues par le dérèglement climatique.