Incendies en Gironde : un syndicat de la Sécurité civile réclame plus d'avions et de pilotes

Samuel Azemard avec AFP
Publié le 17 juillet 2022 à 21h23

Source : JT 20h WE

Un syndicat de pilotes de l'aviation civile, à la lutte contre les feux de forêts en Gironde, demande plus de matériels et de personnels.
Cela fait maintenant six jours que les incendies déciment les forêts de la région, plus de 11.400 hectares ont été brûlés.
Selon eux, la situation est "tendue".

"À l'heure où je vous parle, on n'a pas les avions qu'on devrait avoir", a affirmé à l'AFP Christophe Govillot, porte-parole du Syndicat national du personnel navigant de l'aéronautique civile (Snpnac). Le porte-parole dit ne pas vouloir polémiquer mais "aider nos amis pompiers sur le terrain". En Gironde, ces derniers bataillent toujours pour fixer deux feux de forêt ravageurs qui ont détruit près de 11.400 hectares de forêt.

Des ressources insuffisantes...

Basée à Nîmes, la flotte aérienne de la Sécurité civile compte 12 Canadair, six Dash, deux autres seront opérationnels prochainement, et trois Beechcraft, selon Alexandre Jouassard, porte-parole de la Sécurité civile. Il souligne "l'augmentation de nos moyens de flotte aérienne". Mais pour Christophe Govillot, un tiers de chaque type d'avions n'était pas utilisable ce week-end, pour contrôler les incendies, en raison des opérations de maintenance. "Ce n'est pas satisfaisant", juge-t-il.

"Il est indispensable d'immobiliser un appareil pour 4-5 heures pour faire ces vérifications", répond à cette critique Alexandre Jouassard. Christophe Govillot n'est pas convaincu. Pour lui, les mécaniciens ne sont "pas assez nombreux pour faire tous les dépannages, il n'y a pas suffisamment de pièces détachées" et le prestataire privé responsable de la maintenance, Sabena Technics, "n'est pas à la hauteur". "Un avion est en manque de moteur depuis un mois" et "des dépannages qui devraient prendre 2-3 heures en prennent 5 ou 6 et ne sont pas très aboutis, avec des avions qui tombent en panne plusieurs jours de suite", déplore le syndicaliste.

... Et un manque de personnel

Autre doléance, "le nombre de pilotes actuel n'est pas au rendez-vous : on est 16 commandants de bord, on devrait être 22", estime Christophe Govillot. La faute selon lui à la "politique menée par la Sécurité civile depuis des années", jugeant

cependant le protocole de formation signé début juillet "très positif".

"Revenir là-dessus à ce moment où tout le monde lutte contre les feux de forêt me paraît peu approprié", répond Alexandre Jouassard en soulignant le "travail exceptionnel des équipes en vol, dans des conditions très difficiles". Le commandant reconnaît dans le même temps un "dispositif opérationnel tendu". "Un peu plus de marge à l'avenir est souhaitable car on sait qu'on va vers une augmentation du nombre d'interventions", ajoute le porte-parole. 


Samuel Azemard avec AFP

Tout
TF1 Info