Notre planète

La surchauffe des océans va causer "des changements irréversibles pour les centaines ou milliers d'années à venir"

Publié le 21 avril 2023 à 14h07, mis à jour le 21 avril 2023 à 16h28
JT Perso
Comment désactiver votre Adblocker
  • Cliquez sur l'icône de votre Adblocker installé dans votre navigateur. En général elle se trouve dans le coin supérieur droit de votre écran. Si vous utilisez plusieurs adblockers, veillez à bien tous les désactiver pour pouvoir accéder à votre vidéo.
  • Suivez les instructions indiquées par votre Adblocker pour le désactiver. Vous devrez peut-être sélectionner une option dans un menu ou cliquer sur plusieurs boutons.
  • Lorsque votre Adblocker est désactivé, actualisez votre page web.
  • Remarque : Si vous utilisez le navigateur Firefox, assurez-vous de ne pas être en navigation privée.
adblock icone
Un bloqueur de publicité empêche la lecture.
Veuillez le désactiver et réactualiser la page pour démarrer la vidéo.

Source : JT 20h Semaine

L'Organisation météorologique mondiale publie, vendredi 21 avril, son rapport annuel sur l'état du climat.
Il montre que le changement climatique a poursuivi sa progression en 2022.
Et pointe le cas des océans, dont les températures record inquiètent.

Des plus hauts sommets en montagne aux profondeurs des océans, le changement climatique frappe l'ensemble de la planète. C'est le bilan dressé dans le rapport annuel sur l'état du climat publié vendredi 21 avril par l'Organisation météorologique mondiale (OMM) avec un constat : en 2022, il a continué sa progression. Ce nouveau rapport édifiant intervient au lendemain de celui du service européen Copernicus sur le changement climatique (C3S) sur l'état du climat en Europe et qui pointait déjà les impacts désastreux de la hausse des températures sur le Vieux continent. 

Au niveau mondial, les indicateurs climatiques se sont à nouveau affolés l'an passé. La température moyenne de la planète a été supérieure de 1,15°C par rapport à la moyenne pré-industrielle (1850 - 190) avec pour principaux responsables les gaz à effet de serre (GES) produits par l'activité humaine. Les glaciers ont connu une fonte historique, la glace de mer en Antarctique a enregistré son niveau le plus bas jamais mesuré et la température de l'océan entre la surface et 2000 mètres de profondeur a battu un nouveau record. 

Meilleur symbole du changement climatique

Et cette dernière donnée préoccupe les scientifiques. Car l'océan, qui couvre près de 70% de la Terre, absorbe plus de 90% de l'excès de chaleur accumulé dans notre système climatique en raison des GES, atténuant ainsi les hausses de températures, même les plus fortes. Un rôle "tampon" qu'il est en train de perdre avec ce réchauffement global. "La hausse du contenu de chaleur de l'océan, c'est finalement le meilleur symbole du changement climatique en cours", indiquant déjà en janvier à TF1info Laurent Bopp, directeur de recherche au CNRS.

"Les taux de réchauffement océanique ont été particulièrement élevés ces vingt dernières années. Malgré un épisode La Niña persistant, 58 % de la surface des océans a connu au moins une vague de chaleur marine au cours de l’année 2022", précise l'OMM. Le record de 2016 (avec 65% de la surface qui avait connu au moins un vague de chaleur marine) n'a toutefois pas été battu, mais ce taux est supérieur à celui enregistré en 2021 (57%).

Par ailleurs, l'année 2016 était placée sous le signe d'un important événement, El Niño, dont l'effet est un réchauffement global de la planète, tandis que l'année 2022 était placée sous le signe de La Niña, à l'effet inverse. Ainsi, l'OMM alerte sur le long terme : "Les océans ont continué à se réchauffer en 2022, et ils devraient poursuivre sur cette tendance dans le futur, provoquant des changements irréversibles pour les centaines ou les milliers d'années à venir".

Hausse record du niveau des mers

Conséquence de ce réchauffement : le niveau des mers a continué à augmenter en 2022, atteignant un nouveau record. "Le taux d’élévation du niveau moyen de la mer (GMSL) a doublé" entre 2013 et 2022 par rapport à 1993-2002, pointe l'étude de l'OMM. La hausse des températures de l'océan qui y ont contribué à 55% en raison du phénomène de dilatation thermique, c'est-à-dire que plus une eau est chaude, plus elle est dense et occupe un volume important. 

"Pour la période 2005-2019, la perte totale de glace terrestre provenant des glaciers du Groenland et de l’Antarctique a contribué à hauteur de 36 % à l’augmentation du GMSL, et le réchauffement des océans (par le biais de la dilatation thermique) à hauteur de 55 %", détaille l'organisme international. Le reste est dû à des "variations de la réserve d’eau terrestre". Selon une étude publiée en février dernier par l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA), la hausse du niveau des océans pourrait atteindre les 30 centimètres d'ici à 2050, soit autant qu'au cours du siècle passé. 

Un probable El Niño dans les prochains mois ?

Cette hausse des températures de l'océan réduit également leur efficacité à pomper du carbone, laissant ainsi davantage de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, ce qui entraîne une accélération du réchauffement climatique à travers le monde. Par ailleurs, les océans et mers du globe sont en lien étroit avec l'atmosphère. S'ils se réchauffent, ils accroissent la température et l'humidité de l'air, ce qui crée des tempêtes et des ouragans plus puissants, et augmentent les précipitations et les risques d'inondation.

Lire aussi

Et ces records interviennent alors que la planète vient de connaître trois ans de La Nina et qu'il existe une forte probabilité pour que son terrible petit frère El Nino pointe rapidement le bout de son nez, pouvant à nouveau faire flamber les océans à travers le globe. La température record de l'océan en avril cette année pourrait d'ailleurs montrer déjà les premières prémices de celui que l'on surnomme "l'enfant terrible du climat". 


Annick BERGER

Tout
TF1 Info