POLLUTION - Les avions publicitaires font partie du paysage français depuis près de 40 ans. Vous les avez certainement observés depuis la plage tractant derrière eux des banderoles en survolant le littoral. Ils sont aujourd'hui menacés. La raison : la pollution qu'ils génèrent. Une proposition de loi aimerait les interdire, mais elle soulève de nombreuses protestations.
Vous en avez certainement déjà vu, allongés sur votre serviette de plage. Chaque année, ces avions publicitaires survolent les plages de France et ce, depuis près de quarante ans. Depuis la Convention pour le climat qui a rendu ses conclusions en juin dernier, ce système de publicité est désormais menacé, en raison de la pollution qu'il génère.
Le 28 juillet dernier, une proposition de loi a même été déposée, dans le but d'interdire ces publicités aériennes. Ce texte, comme l'a repéré Le Figaro, s'inspire de celui de la Convention pour le climat et vise à réduire la pollution de l'air.
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Une proposition de la Convention citoyenne reprise par des députés
Dans le rapport final de la Convention pour le climat, on trouve en effet un paragraphe dédié à la publicité : "Proposition C.2.2.4 : Interdire les avions publicitaires". Cette proposition figure dans le chapitre destiné à "réguler la publicité pour limiter fortement les incitations quotidiennes et non-choisies à la consommation". "Nous considérons que la surexposition publicitaire n’est pas compatible avec les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre d’au moins 40 % d’ici 2030. En effet, il semble également difficile de consommer moins lorsque les incitations à la consommation, à tous les âges et sans en avoir le choix, sont aussi présentes dans la vie quotidienne", peut-on lire. Une idée qui a même incité certains députés à déposer une loi en ce sens, le 28 juillet dernier : l'article 14 y prévoit bien l'interdiction des avions publicitaires.
Les professionnels du secteur s'inquiètent
Du côté des professionnels, on l'assure, ces ULM consomment trois fois moins de carburants qu'avant. Gérard Landri, gérant d'aéro multiservices, une société spécialisée dans ce domaine s'interroge : "les avions, les bateaux, les jets, tout pollue. Et on va s'attaquer à la publicité aérienne qui représente peut-être 40.000 litres d'essence par an..." Pour lui, cette loi pourrait avoir de lourdes conséquences pour ses salariés : "cela mettrait mon entreprise en danger et on déposera le bilan". D'autres professionnels quant à eux, n'excluent pas d'organiser des manifestations aériennes en survolant les côtes littorales.