Les cigognes n'ont jamais été aussi nombreuses en Alsace

LT avec AFP
Publié le 16 juin 2021 à 11h05

Source : JT 20h Semaine

ENVOL - En Alsace, les cigognes blanches n’ont jamais été aussi nombreuses, signe de la réintroduction réussie d’une espèce qui peut désormais voler de ses propres ailes.

Il n’y a jamais eu autant de cigognes en Alsace. La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO) effectue en ce moment même un comptage. Jumelles sur les yeux, téléphone dans la main, Yves Muller scrute minutieusement les nids perchés sur un mât, un arbre ou un toit. "Un adulte avec trois jeunes", "un nid supplémentaire que je n’avais pas vu", dicte-t-il, avant de rentrer ces éléments dans une base de données localisant précisément chaque nid. Un temps menacées d’extinction faute de naissance, les cigognes s’installent désormais partout et se reproduisent. "On essaye de voir la réussite de la reproduction. S’il y a plus de deux jeunes en moyenne, c’est que la population se porte bien", explique Yves Muller, président de la LPO Alsace. 

Et, comme vous pouvez le voir dans le reportage de TF1 en tête de cet article, les oiseaux s’épanouissent en Alsace. Dans la grande majorité des nids, des portées de deux à trois cigogneaux sont prêts à prendre leur envol. Depuis plusieurs semaines, des centaines de bénévoles les observent. "Il y en a qui trouvent qu’il y en a trop maintenant. On est quasiment à saturation mais ça s’équilibre. Si on a quinze vingt cigogneaux, il ne peut pas y en avoir plus", affirme André Contal, dit Monsieur Cigogne. 

Plus d’un millier de couples

Chaque couple possède son propre espace vital et son garde-manger. Les cigognes trouvent leur nourriture dans les prairies humides très présentes en Alsace. Aujourd’hui, elles sont presque toutes sédentaires. Avant cela, une très forte mortalité intervenait pendant la migration hivernale. Les cigognes étaient chassées, la sécheresse dans le Sahel les empêchait de trouver suffisamment de nourriture et les lignes électriques les fauchaient en plein vol. L’Alsace se lance alors dans des opérations de réintroduction de son oiseau fétiche, avec des "enclos de repeuplement", dans lesquels sont élevées des cigognes en captivités, perdant en quelques années leur instinct migratoire. "La réintroduction de la cigogne blanche en Alsace, c’est aussi grâce à eux, grâce à quelques pionniers comme ça et après ça a proliféré", explique un homme nous montrant l'un des enclos dans le reportage de TF1, en tête d'article. 

Une telle population, c'est du jamais vu. D'autant que la cigogne a frôlé l’extinction en Alsace. En 1974, Haut-Rhin et Bas-Rhin ne comptaient plus que neuf nids, alors qu’il y avait encore 145 couples en 1960. Aujourd’hui, la situation est différente. "Pour le Bas-Rhin, on doit être à plus de 800 couples, le Haut-Rhin doit dépasser les 500 peut-être 600", poursuit Yves Muller. 

Si la cigogne blanche reste une espèce protégée, la LPO plaide pour que l’oiseau ne soit plus nourri artificiellement et que la population se régule naturellement en fonction de la nourriture trouvée dans les zones humides. Le sauvetage de la cigogne blanche a reposé sur une "spécificité" de l’espèce, celle de bien se reproduire en captivité. "On ne peut pas faire avec tous les oiseaux ce qu’on a réussi avec la cigogne", regrette le président de la LPO. En Alsace, le grand tétras ou le courlis cendré sont en voie d’extinction. 


LT avec AFP

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