ENVIRONNEMENT - Moins urticantes, moins polluantes, du moins sur l’étiquette. Les lessives vertes sont-elles vraiment écologiques ? Le 20H de TF1 a mené l’enquête.
Des citrons, des fleurs, des papillons… À en croire les emballages, les lessives vertes seraient les alliées de la nature et de notre santé. Vendues au même prix que leur version traditionnelle, elles sont deux fois plus nombreuses dans nos rayons qu’il y a cinq ans et représentent 10% du marché. Mais sont-elles aussi écologiques qu’elles le prétendent ?
Pour le savoir, il faut tout d’abord s’intéresser à la composition de ces lessives vertes. Direction Poitiers, dans l’usine de l’un des pionniers du marché : l’Arbre Vert. Chaque année, cinq millions de paquets de lessive y sont produits en bidons mais également en recharges moins gourmandes en plastique. "Tous les ingrédients sont mélangés à froid dans une cuve pour avoir un impact limité sur l’environnement, pendant deux heures environ jusqu’à obtention de la formule définitive", explique Mathieu Jotrau, directeur de recherche et de développement de cette marque. Dans leur lessive, "plus de 99% [des] ingrédients sont biodégradables. Vous ne trouverez pas, par exemple, des azurants optiques qui jouent le rôle de blanchir le linge et qui sont très néfastes pour l’environnement aquatique", poursuit-il.
On y trouve donc quinze ingrédients parmi lesquels de l’eau, du savon végétal, du parfum sans allergène, des enzymes pour attaquer les tâches ainsi que des agents lavants végétaux composés d’huile de palmiste, à ne pas confondre avec l’huile de palme, mais qui, comme elle, est accusée de participer à la déforestation. Pour l’instant, la marque n’a trouvé aucune alternative pour décoller les salissures du linge.
Trois lessives vertes sur cinq contiennent des substances nocives pour l’environnement
Selon Emmanuel Chevallier, ingénieur chimiste à 60 millions de consommateurs, trois lessives vertes sur cinq contiennent encore des substances très nocives pour l’environnement et la santé dont une dont il faut particulièrement se méfier. "Si vous voyez marqué conservateur ou Benzisothiazolinone, il vaut mieux éviter le produit. Ce sont des conservateurs qui peuvent être sensibilisants, irritants, voire très polluants pour l’environnement", affirme-t-il.
Mais aucune réglementation n’oblige les fabricants à indiquer la composition de la lessive sur l’emballage. Pour y avoir accès, il faut aller chercher la fiche de composition du produit sur le site Internet de la marque. Ce qui n’est pas toujours évident à décrypter.
Quelle efficacité ?
Alors certains consommateurs décident de fabriquer leur lessive eux-mêmes. C’est le cas d’Isabelle Mottais qui nous dévoile sa recette dans le reportage de TF1 en tête de cet article : deux litres d’eau, trois cuillères à soupe de copeaux de savon de Marseille, deux gouttes d’huile essentielle de lavande. Le tout préparé en dix minutes au prix de 70 centimes le litre contre cinq euros minimums en rayon.
Quelle lessive est la plus efficace entre la version traditionnelle, l’écolo et la faite maison ? On a fait le test avec des taches de jus d’orange, de café, de vin et d’huile. Verdict ? La lessive maison a été la moins concluante. Seule la tache de jus d'orange est partie. Avec la lessive traditionnelle, le café et l’huile n’ont pas disparu. La lessive écologique a, quant à elle, réussi à retirer presque toutes les taches sauf celle de café qui a tout de même quasiment disparu. Pour que votre geste soit encore plus écologique, respectez les doses indiquées sur l’emballage car plus vous en mettez, plus vous risquez de polluer.
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