Olivier Courtial produit du biogaz à partir de déchets agricoles et organiques.Cette installation lui a coûté quatre millions d’euros, mais sera rentabilisée en six ans.Une activité qui permet de compléter les revenus de l’agriculteur.
Olivier Courtial a été le premier agriculteur à fournir du gaz vert dans la Drôme. Il est avant tout céréalier. "Sur 150 hectares, je produis du blé dur pour faire des pâtes et de la semoule et puis, on produit aussi du maïs", explique-t-il. Et depuis peu, il est méthaniseur. Il produit du biogaz à partir de déchets agricoles et organiques. "Là, on vient de recevoir des épluchures de pommes, d’un célèbre confectionneur de compotes. En l’occurrence, cette matière, je ne l’achète pas", poursuit-il.
Les entreprises et agriculteurs du coin lui donnent ces déchets, car ça leur coûterait plus cher de les enfouir ou les incinérer, alors qu’Olivier, lui, va les valoriser. "Ces matières sont introduites dans une grande cuve hermétique qu’on appelle digesteur. On est obligés de reproduire 37 degrés comme dans le corps humain et c’est là que la digestion des matières se fait", explique Olivier.
La consommation annuelle de 10.000 habitants
Pour la suite, l’image parle d’elle-même. De grosses bulles explosent à la surface de la mixture. Il produit 16.000 mégawattheures de gaz par an, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 10.000 habitants. Mais surtout, il récupère, une fois le gaz prélevé, le digestat, un engrais naturel qu’il va épandre dans ses champs.
Alors, bien sûr, il a fallu de l’argent pour se lancer. Ils s’y sont mis à trois agriculteurs. "Olivier s’amuse à dire qu’on est les trois mousquetaires. Quand le bureau d’études nous a présenté le business plan et l’investissement, je me suis assise", affirme Karine Courtial. Quatre millions d’euros d’investissement, mais rentabilisé en six ans, car ils économisent chaque année 100.000 euros d’engrais et touchent 500.000 euros par an, lié à la vente du gaz. "Je ne dirai pas que ça sauve l’activité agricole, mais ça la solidifie", reprend Olivier. "C’est une bouffée d’oxygène", ajoute Karine.
Des panneaux solaires pour protéger les arbres
Quelques kilomètres plus au sud, à Loriol-sur-Drôme, Adrien et Christian Clair sont, eux aussi, des pionniers, mais d’un autre genre. Ces producteurs de cerises sont les premiers à se lancer dans l’agrivoltaïsme. "L’agrivoltaïsme, on va favoriser d’abord la plante et ensuite, en second temps, il y aura une production d’énergie", explique Christian.
Autrement dit, les panneaux inclinables à la demande ont comme fonction première de protéger les cultures de plusieurs risques climatiques : la sécheresse et le soleil de plomb qui assoiffe les arbres. "Ça, c’est l’éclatement de l’écorce ? C’est la sécheresse qui fait ça, c’est l’excès de soleil", montre Adrien, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. Depuis que le système crée de l’ombre aux endroits souhaités, ils ont économisé 30% d’eau. Cela protège aussi du gel. En hiver, sous les panneaux, la température est plus élevée de deux degrés. Cela met enfin à l’abri de la grêle et de la pluie, surtout sur un fruit très fragile comme la cerise. "Sur une grosse averse, on peut sauver la récolte, pas entière, mais au moins à 70%", poursuit Adrien.
Des panneaux installés gratuitement
Quant à l’électricité générée, elle ne leur appartient pas. C’est un producteur d’énergie qui leur installe gratuitement les panneaux et c’est lui qui récupère l’électricité produite. Les agriculteurs, eux, n’ont pas investi un centime et pourtant, ils tirent des bénéfices énormes en protégeant leurs arbres : moins d’arrosage, moins de dégâts, des rendements supérieurs. Ils ont chiffré les économies réalisées en un an. "Ça fait des dizaines de milliers d’euros", affirme Adrien.
Dans le cas d’Adrien et Christian, comme pour Karine et Olivier, ces projets leur ont permis d’envisager l’avenir plus sereinement, assurer la rentabilité de leurs exploitations pour s’y projeter encore de longues années.
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