Littoral menacé par l'érosion et la montée des eaux : comment limiter les dégâts du dérèglement climatique ?

par La rédaction de TF1info | Reportage Anaïs Lebranchu, Xavier Thoby
Publié le 25 janvier 2023 à 9h43, mis à jour le 25 janvier 2023 à 10h35

Source : JT 13h Semaine

En raison du dérèglement climatique, le niveau des mers et des océans devrait monter d'au moins un mètre d'ici à 2100.
En Normandie, des communes et des habitants sont déjà concernés.
Des pistes de réflexion commencent à être menées.

Selon les dernières estimations du Giec (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), le niveau moyen de l'océan augmentera d'au moins 28 cm d'ici à 2100, dans le meilleur des scénarios - en cas de nette réduction de nos gaz à effet de serre. Ou, plus probablement, si nous conservons notre trajectoire actuelle, de 63 cm à 1,01 m - le scénario d'une élévation de 2 mètres n'est pas écarté par les experts. Et la France et ses nombreux littoraux ne seront pas épargnés.

Pour l'instant, c'est un spectacle. À chaque grande marée, la mer se déchaîne à Asnelles dans le Calvados, comme on peut le voir de façon spectaculaire dans le sujet en tête de cet article. Le seul rempart dans cette commune ? Une digue de béton. Jusqu'à quand ? Nul ne le sait. Mais certains habitants hésitent entre inquiétude et scepticisme. François, un habitant sollicité dans notre sujet, observe la mer depuis sa véranda, sa maison étant située en bord de mer. En 20 ans, il s'est habitué au spectacle d'une mer déchainée. "Aux fortes tempêtes, elle vient jusque dans notre jardin", confie-t-il dans le sujet. Pas de quoi l'alarmer : pour lui, sa maison est suffisamment surélevée, et surtout, la fameuse digue le protège.

Il faut envisager là où on va déplacer les gens qui ne pourront plus rester en bord de mer
Alain Scribe, maire d'Asnelles (Calvados)

Pourtant, l'élévation "du niveau de la mer est un phénomène inéluctable d'ici à 2100 dont la vitesse et l’intensité dépendent du réchauffement climatique", déclare l'Alliance nationale de recherche pour l'environnement dans un communiqué. Elle est due à "la fonte des glaces des calottes polaires, notamment au Groenland (contribution multipliée par trois en 20 ans)", mais aussi au "gonflement dû à la dilatation de l’eau des océans (effet stérique), et à la fonte des glaciers terrestres". 

De fait, avec la montée des eaux, le maire, également interrogé dans notre sujet, pense qu'il faudra reloger ses habitants. "Il faut être conscient qu'aujourd'hui, il faut mener la réflexion pour envisager là où on va déplacer les gens qui ne pourront plus rester en bord de mer", explique Alain Scribe, maire d'Asnelles (Calvados), conscient des enjeux et qui, en attendant, faute de mieux, se bat comme il peut pour limiter les dégâts comme avec ces gros sacs de sable qui empêchent l'eau de passer.

 Une option qui ne sera pas suffisante selon Stéphane Costa, également interrogé, co-président du GIEC (groupe d’experts sur l’évolution du climat) mis en place à l’échelle de la Normandie. C'est à partir de 2050 que tout va s'accélérer et les digues céderont : "La mer ne va pas nous laisser le choix", dit-il. La commune espère bénéficier d'aides extérieures pour étudier et financer les relogements.


La rédaction de TF1info | Reportage Anaïs Lebranchu, Xavier Thoby

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