À l'approche de la COP27, TF1info vous présente des solutions concrètes pour lutter contre le réchauffement climatique.Zoom ce jeudi sur l'alimentation.D'ici 2050, il faudra réduire la part de la viande dans nos repas et privilégier une nourriture plus locale et moins transformée.
Notre alimentation a une incidence directe sur le réchauffement climatique : l'agriculture à elle seule, par exemple, représente 19% des émissions de gaz à effet de serre, principalement via l'élevage et la culture des sols. Pour limiter ce réchauffement à deux degrés de plus maximum d'ici 2100, ce secteur a un rôle clé à jouer. Et pour y arriver, il existe des solutions.
Pour les éleveurs, le défi de l'alimentation de leurs animaux
Du côté des éleveurs tout d'abord, la qualité de la nourriture qu'ils donnent chaque jour à leurs animaux constitue un premier levier d'action : elle provient souvent d'aliments transformés, broyés ou fermentés. Mais à Plagnole, en Haute-Garonne, Guillaume Bézanet nourrit ses vaches avec de la luzerne, une plante qu'il a ramassée et fait sécher lui-même, couplée à du "foin 100% naturel". "Il n'y a plus d'aliment fermenté, c'est un peu le même foin que donnaient nos grands-parents dans les greniers, sauf que nos greniers sont modernisés", explique-t-il dans le reportage du 20H de TF1 en tête d'article.
"C'est plus digeste pour la vache", poursuit-il. Or, une meilleure digestion pour les animaux signifie aussi moins de rejets de méthane dans l'air, un gaz à effet de serre responsable d'environ 30% du réchauffement de la planète. Reste toutefois que la consommation de viande bovine émet un fort taux de dioxyde de carbone (CO2), gaz majoritairement responsable du réchauffement climatique. Un repas pour une personne à partir de viande de bœuf relâche 6,3 kg de CO2 dans l'air, contre 1,3 kg pour le poulet et 0,5 kg pour un repas végétarien.
Des engrais chimiques à bannir
Modifier la composition des assiettes et le choix de plantes à cultiver
Mais quels que soient les efforts réalisés par les agriculteurs, les consommateurs ont aussi un rôle clé à jouer, en adaptant leur façon de manger. "Ce qui est vraiment important, c'est de réduire en priorité notre consommation de viande, et éventuellement de produits laitiers", préconise Carine Barbier, économiste de l'environnement au Centre international de recherche sur l'environnement et le développement (Cired), de Montpellier. "Il faut substituer cette viande par exemple par des lentilles ou des fèves, qui vont nous apporter des protéines végétales", poursuit-elle. Autre réflexe à adopter : consommer local et de saison, par exemple "en remplaçant les tomates aux courges et les aubergines aux épinards".
Encore faut-il que ces produits ne soient pas eux-mêmes victimes du réchauffement climatique : gel, fortes chaleurs et sécheresse mettent les cultures à rude épreuve. Le maïs, par exemple, voit sa croissance freinée et le nombre de ses grains diminuer lorsqu'il est privé d'eau, un phénomène observé dans plusieurs régions lors de l'été caniculaire que nous avons traversé. À l'inverse, le sorgo, une plante cultivée en Afrique, est plus résistante : sa température de développement idéale est de 35 degrés, grâce à des racines qui captent bien mieux l'eau dans le sol.
À l'avenir, il faudra donc planter des variétés plus résistantes, peut-être comme celle-ci. "Le sorgo n'est pas une plante miracle, mais elle a des attributs qui sont clairement à valoriser dans un contexte d'adaptation au changement climatique", fait valoir Delphine Luquet, directrice adjointe du département Systèmes biologiques (Bios) du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), toujours à Montpellier.
"Il faudra aussi changer la façon de cultiver nos plantes", signale-t-elle. Parmi les possibilités qui s'offrent aux agriculteurs : associer dans un même champ des variétés différentes pour limiter les risques, et faire plus de place aux prairies, aux forêts et aux haies, idéales pour garder l'eau dans les sols et capter le CO2 dans l'air.
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