VIDÉO – Environnement : découvrez en réalité augmentée à quoi ressembleront nos logements demain

Léa Tintillier | Reportage TF1 Yani Khezzar
Publié le 1 novembre 2022 à 10h00, mis à jour le 8 novembre 2022 à 15h40

Source : TF1 Info

Aujourd’hui, nos logements représentent 12% des émissions de CO2.
Alors, il est nécessaire de rénover les anciennes habitations et de construire plus propre.
Découvrez les solutions en réalité augmentée.

Nos logements représentent aujourd’hui 12% des émissions de CO2 en France, principalement à cause du chauffage de nos habitations. Alors, pour limiter le réchauffement climatique à deux degrés de plus d'ici à 2100, ce secteur a un rôle clé à jouer. Et pour y arriver, il existe des solutions. 

Premier levier : s’attaquer aux logements déjà construits. Une priorité, car ils représenteront 70% de nos habitations en 2050. Pour les rénover en profondeur, il faudra isoler les murs et les toitures et remplacer les chaudières. Le tout, à un rythme au moins dix fois plus rapide qu’actuellement pour atteindre 700.000 à un million de logements rénovés chaque année. 

Mais aujourd’hui, ces rénovations sont encore trop coûteuses et dépendent d’artisans trop peu nombreux. Alors comment faire pour rénover plus, plus vite et moins cher ? Sébastien Delpont, directeur de Greenflex & Energysprong, mise sur une nouvelle méthode très particulière. "Ça fonctionne de façon assez simple, explique-t-il. On prend un bâtiment comme celui-ci. On prend ses mesures avec un scanner 3D, on envoie ces données à un atelier et on va fabriquer en grande série des façades isolantes préfabriquées et les grandes séries font que ça coûte beaucoup moins cher. Ensuite, on revient avec ces éléments isolants préfabriqués sur chantier, on les installe comme des gros Lego les uns sur les autres, ce qui est quatre fois plus rapide. Certes, ce n’est pas applicable à toutes les formes de bâtiments, mais il y a au moins 30 à 50% des bâtiments français qu’on peut rénover de cette façon"

Des habitats autonomes

Côté logements neufs, le modèle à suivre sera l’habitat autonome. Pauline Massart habite déjà dans la maison du futur. Vous pouvez la découvrir dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. Construite pour le même prix qu’une maison classique, elle respecte un cahier des charges bien précis. Les murs extérieurs ont d’abord été construits en matériau recyclé et entourés de terre pour mieux stocker la chaleur. Sur le toit, l’eau de pluie est récupérée, filtrée et stockée dans des citernes et des conduits d’aération permettent de rafraîchir la maison en été. Des panneaux solaires produisent toute l’électricité de la maison et chauffent l’eau et des immenses baies vitrées orientées plein sud captent un maximum de rayons du soleil. 

À l’intérieur, une serre stocke et amplifie la chaleur du soleil. Cette grande pièce tout en longueur est le seul radiateur de toute la maison. Dans toutes les pièces, la température est maintenue entre 18 et 22 degrés toute l’année. La famille ne paye plus aucune facture de chauffage ou d’électricité. Mais au-delà du côté financier, cette maison directement connectée aux ressources de la nature a généré un changement plus profond pour cette famille. "Ça nous a permis d’avoir beaucoup plus de gratitude et d’être plus respectueux de tout ce qu’on a et de ne pas le gaspiller. Maintenant, chaque énergie, chaque goutte d’eau est mise en valeur et maximisée, alors qu’avant, on avait tendance à gaspiller beaucoup sans même s’en rendre compte", affirme Pauline Massart.  

Des immeubles qui distribuent de l’énergie

Les immeubles, eux aussi, suivront cette tendance et produiront leur propre énergie. À Strasbourg, ça existe déjà. Avec son orientation et ses panneaux solaires intégrés à sa structure, une tour, que vous pouvez voir dans notre reportage, crée autant d’énergie qu’elle en consomme. Elle a aussi une autre vertu : elle encourage ses habitants à la sobriété. Un logiciel affiche au locataire sa consommation en temps réel et récompense ses efforts d’économies d’énergie. 

Grâce à ce système, Amélie Chopard, locataire, gagne même de l’argent. "On a un bilan total négatif, ce qui veut dire que je vais avoir une déduction de 154 euros sur mes charges à la fin de l’année. Ça m’a fait me rendre compte que des petits gestes peuvent vraiment être utiles pour réduire sa consommation", affirme Amélie Chopard. 

D'ici à 2030, le concepteur de cette tour veut aller encore plus loin : créer des immeubles qui produiront cette fois plus d’énergie qu’ils n’en consomment pour pouvoir la partager. "Dans le futur, on imagine des immeubles qui soient à énergie positive, autonomes, super producteurs d’énergie pour l’ensemble du quartier. Ça peut être des commerces, des écoles… Il va pouvoir en distribuer à ceux qui n’en ont pas. C’est ça l’idée, c’est que ces bâtiments soient des centrales d’énergie propres au cœur de nos villes", explique Claire Cauchetier, directrice de la marque et du développement d’Elithis. 

Des immeubles plus hauts

Nos villes vont, elles aussi, devoir changer de visage pour polluer moins, mais aussi pour mieux s’adapter à des canicules plus fréquentes. Elles devront accueillir davantage de végétation qui permettra de rafraîchir l’air ambiant et d’absorber plus de CO2. Les toits seront peints en blanc pour réfléchir les rayons du soleil et ainsi réduire la température de dix degrés sans climatisation. Enfin, certains quartiers vont devoir se densifier en rehaussant un peu leurs immeubles. Agrandir la ville par le haut permet de moins l’étendre sur des terres naturelles. 

Des changements profonds, mais nécessaires face à un climat qui mettra nos logements à rude épreuve : montée des eaux par endroits, sécheresse qui fait fissurer les murs à d’autres et vagues de chaleur à répétition. En résumé, d'ici à 2050, nos logements devront être massivement rénovés, consommer moins d’énergie, voire en produire et s’intégrer dans des villes plus résistantes au changement climatique. 


Léa Tintillier | Reportage TF1 Yani Khezzar

Tout
TF1 Info