Depuis des mois, la ville de Marseille est confrontée aux déchets, aux décombres, aux incivilités.La perspective que les trottoirs restent propres et que les ordures soient ramassées semble une chimère pour les habitants.Une équipe de TF1 s'est rendue sur place pour comprendre ce qui ne fonctionne pas.
Slalomer entre les déchets, marcher sur les décombres pour rentrer de l'école ou faire du lancer de sac-poubelle. Sans compter les baignades, parfois au milieu des détritus... Autant de "sports" que tous les Marseillais pratiquent désormais quotidiennement. Et non, ce n'est pas lié à une grève des éboueurs actuelle. C'est désormais un lot commun : "C'est habituel, c'est tout le temps comme ça. Les gens jettent et ce n'est pas ramassé", s'offusque une Marseillaise dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. "Voilà comme nous vivons", s'énerve une autre. Les réactions excédées sont unanimes, certains pensent même à quitter la ville.
Une situation d'autant plus paradoxale qu'à Marseille, la taxe d'enlèvement des ordures ménagères s'avère l'une des plus élevées de France : 136 euros par habitant en moyenne, contre seulement 83 euros dans une ville comme Lyon. Alors, pourquoi les Marseillais n'en ont-ils pas pour leur argent ?
Le plus gros problème que nous avons à régler, ce sont les incivilités
Roland Mouren, vice-président de la Métropole délégué à la Propreté, à la Prévention et valorisation des déchets
Au gré de notre enquête sur place, nous nous sommes rendus compte que la métropole a bien la compétence des déchets, mais l'élu en charge de ce dossier, Roland Mouren, vice-président de la Métropole délégué à la Propreté, à la Prévention et valorisation des déchets, ne vit pas à Marseille. "La volonté d'avancer et de répondre au besoin est liée et nous avançons", assure-t-il dans notre sujet. Comprenez : circulez, il n'y a rien à voir.
Le souci, selon lui, viendrait tout simplement des Marseillais. "Le plus gros problème que nous avons à régler, ce sont les incivilités et j'en appelle aux pouvoirs de police du maire de Marseille pour collaborer", déclare-t-il. "Il faudra faire un peu de répression aussi".
Une brigade de l'environnement créée
Depuis moins d'un an, une brigade de l'environnement a justement été créée à la police municipale de la cité phocéenne. Neuf agents chargés de traquer les dépôts illégaux. Dans notre reportage, on peut les voir appelés par des riverains excédés par des voitures-épaves laissées à l'abandon. Près de 60 affaires sont jugées ou en cours de jugement. Pour cela, la brigade a des yeux dans toute la ville, disposant de 1 600 caméras disposées dans chaque quartier. Ce qui est parfait pour sanctionner, mais l'est moins pour simplement nettoyer la ville.
Marseille peut compter sur ses bénévoles qui se retroussent les manches pour rendre la ville plus vivable, sans attendre les pouvoirs publics. Comme on peut le voir dans le sujet, ils s'activent sur le parvis du Mucem et ramassent, en moins d'une heure, plus de 400 kilos d'ordures, jusque dans la mer.
Pour autant, cette énergie déployée n'est pas toujours récompensée. Là où le bât blesse, selon une bénévole sollicitée dans le sujet, c'est lorsque "on revient un mois après et qu'on voit toujours la même chose". Une faille qui soulève un point noir : selon l'association "1 déchet par jour", la ville manque cruellement d'équipements liés aux déchets (pas de poubelle de tri sur les lieux touristiques, par exemple) alors que la production de déchet par habitant est particulièrement importante : 368 kilos par an, soit 15 kilos de plus que la moyenne nationale.
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