Aux États-Unis, trois pêcheurs ont survécu 28 heures au milieu de requins, qui ont cherché à les attaquer.Les prédateurs ne s'en prennent toutefois pas intentionnellement à l'homme, selon des études scientifiques.
De longues heures de calvaire, après avoir été attaqués par des requins : trois pêcheurs qui naviguaient dans les eaux du golfe du Mexique ont miraculeusement survécu à un accident qui aurait bien pu leur coûter la vie, comme le raconte la vidéo de TF1 ci-dessus. Sortis pêcher le samedi 8 octobre dernier, ils ont vu leur embarcation couler suite à un problème de moteur, et ont dû attendre les secours 28 heures durant, flottant grâce à leur gilet de sauvetage et un flotteur de fortune dans des eaux saturées de requins, qui ont tenté de les mordre.
Enfin pris en charge, deux d'entre eux présentaient des blessures à la main. Un pêcheur s'est aussi retrouvé en hypothermie. Chaque année, durant les mois d'été, les requins remontent la côte atlantique des États-Unis, vers la Nouvelle-Angleterre, le pic de la saison intervenant entre août et octobre. Mais ces prédateurs sont loin d'être les bêtes sanguinaires parfois dépeintes dans les films. Des études ont montré que notamment les requins blancs, à la vue plutôt mauvaise, pouvaient prendre les surfeurs ou baigneurs pour leurs proies habituelles, des pinnipèdes comme les otaries.
"Ni le mouvement ni la forme ne permettent une distinction visuelle sans équivoque"
"Avec autant de gens dans l'eau dans le monde, si les requins préféraient se nourrir de proies humaines, on aurait des dizaines de milliers d'attaques chaque année", pointait en juillet dernien Gregory Skomal, biologiste spécialiste des requins pour l'État du Massachusetts.
Si le requin blanc est réputé détecter des sons et odeurs à grande distance, de près, on suppose qu'il fait surtout confiance à sa vue pour repérer et viser une proie. "Du point de vue d'un requin blanc, ni le mouvement ni la forme ne permettent une distinction visuelle sans équivoque entre les pinnipèdes et les humains", écrivent les auteurs d'une étude parue en octobre 2021 dans Interface, une revue de la Royal Society.
Le système visuel du requin est ainsi quasiment insensible à la couleur et a une très mauvaise capacité à distinguer les détails d'une forme. Son pouvoir de résolution, jusqu'à six fois inférieur à celui d'un humain, est encore plus faible chez les jeunes requins blancs, qui représentent le plus grand risque de morsures fatales pour les surfeurs, selon l même analyse. De leur point de vue, les signaux de mouvement d'un nageur comme ceux d'un surfeur pagayant sur sa planche sont presque impossibles à distinguer de ceux d'un pinnipède du point de vue d'un jeune requin blanc, d'après les scientifiques.
Un risque minime d'attaque malgré une présence accrue
Le risque d'être mordu par l'animal reste toutefois limité : localement, la situation peut fortement varier d'une année sur l'autre mais, au niveau mondial, environ 75 attaques de requins sont toujours enregistrées chaque année, dont cinq environ débouchent sur un décès. Mais à l'avenir, le nombre de victimes risque d'augmenter puisque depuis quelques années, les grands requins blancs sont de plus en plus nombreux au large de la côte est américaine notamment.
Ce constat est lié à la présence accrue cette année de certains poissons attirant les prédateurs, possiblement à cause de courants chauds, d'après Gavin Naylor, directeur d'un programme de recherche sur les requins à l'Université de Floride. "Il y a davantage de requins blancs, donc la probabilité va augmenter. (...) Il y aura davantage de morsures", a-t-il résumé auprès de l'AFP. Mais pour le moment, les variations générales observées ne sont pas statistiquement significatives, selon lui.
Les associations de défense de l'environnement appellent par ailleurs à préserver l'espèce, puisque malgré des régulations mises en place dans l'Atlantique à partir des années 1990 pour la protéger de la pêche, elle reste en danger dans le monde. Sa chair est encore pêchée et commercialisée illégalement. Les requins comptent ainsi parmi les "icônes de la biodiversité" les plus menacées, selon l'évaluation de référence du Fonds mondial pour la nature (WWF), publié ce jeudi. En août, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui dresse une liste rouge mondiale des espèces menacées, indiquait déjà qu'actuellement, 38% de ces prédateurs risquent l'extinction.
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